Internet a réveillé tous les corbeaux de France

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Un « anonyme » protégé par les remparts des réseaux sociaux a lancé des accusations graves à l’encontre de la représentante de l’Etat Français dans les îles de Saint-Martin et Saint-Barth. Il accuse de « désertion face à ses responsabilités, fuite avant l’arrivée du cyclone Irma. ». L’information originelle venait d’un article du journal « Libération » qui précisait que « la Sous-Préfète et son équipe étaient en état de choc ». Qui n’a jamais connu un tel cataclysme ne peut comprendre ce que l’on peut ressentir face à du « jamais vu, jamais affronté ». Nous ne sommes gouvernés, ni encadrés par des surhommes ou des « Superwoman ». Un titre, un grade n’ont jamais immunisé quiconque de la peur, de la maladie, du doute, de moments de faiblesse.

Derrière ce post accusateur sur Facebook, des réactions en chaîne. Quantité de propos orduriers et sexistes accompagnés de désir de voir mourir la fonctionnaire dans des propos non-édulcorés. J’ai voulu retrouvé ce post, mais il a disparu de Facebook. Mais le mal est fait. Le venin se propage. Je comprends la colère des iliens pour qui rien ne va assez vite, mais pas celle des « planqués d’internet » qui tirent depuis leur fauteuil en ne bougeant que les doigts qui frappent leur clavier.

Cette situation dramatique devrait nous solidariser : elle nous divise. Et les politiques ne montrent pas l’exemple ! Le malheur est une valeur spéculative. Les naufragés d’Irma ont besoin de secours et d’assistance tant matériel que psychologique. Mais les « snipers » veillent. Mais les « snipers » tirent à vue.

Vous les « planqués d’internet » quittez vos écrans, allez sur les terrains ! Brillez par vos actes ! Pour l’instant vous ne brillez que de l’incandescence de votre lâcheté. J’écris “incandescence”, car votre lâcheté vous brûle et vous consume de l’intérieur. Vous êtes en souffrance, mais il est d’autres remèdes que de faire souffrir les autres ou de souhaiter leur mort.

A lire les déferlantes nauséabondes, je ne peux que constater qu’elles se nourrissent du « conditionnel » : la conjugaison de l’ignorance et du mensonge. Définitivement, je hais le « conditionnel ». Je bénis le ministre qui supprimerait de nos manuels scolaires ce temps ignoble.  Car le « conditionnel » devient vérité quand je veux tuer mon chien. Tuer celui que je désigne comme mon ennemi.

Ne conjuguons qu’à “l’affirmatif”, même à “l’accusatif”, mais à “l’accusatif avéré”.

Parti ces vomissements de haine, quelqu’un a osé écrire : « C’est un “fake”, c’est une fausse information. ». La réponse fût : « Prouve-le ! ».

Le pire du pire : c’est à l’accusé de prouver son innocence et non l’accusateur d’étayer ses propos !!!

Malheureusement les fausses-mauvaises nouvelles sont les plus véloces et les plus rediffusées sur la toile.

Etienne Lallement