Vœux pour 2017…

            Métissons-nous, l’avenir de la France est dans les îles...         p1040319-001

Les îliens, ou mieux les « Archipéliens » chers à Edouard Glissant, ont gardé en eux ce que les Français du « vieux-continent » et les Européens en général, ont jeté un peu trop vite par-dessus bord. Trop vite.

« Le sens du sacré ».

Bien sûr, ce « sacré » reste, ici en Martinique, gorgé de religiosité avec pompes, rites et superstitions. Traditions.

Mais…

La République Française a séparé l’Etat et l’Eglise. Pour les deux parties, cela est très bien. Indispensable. La politique ne peut dicter sa loi au « spirituel », ni aucune « religion » diriger la politique. Par contre, elles doivent réciproquement s’enrichir des valeurs qui sont les fruits de leur réflexion différenciées. Elles doivent de leurs macérations ériger une « éthique », établir les bornes de la « raison ».  A la politique d’établir la loi. Une politique laïque. Vraiment laïque. Une politique de « respect ».

Le Respect doit être la loi première de tout être humain.  Le respect réciproque de l’humain face à l’humain. Le respect de l’humain face à son environnement. Sans « le respect », l’homme court à sa perte.

Mais voilà, pour beaucoup, avoir « jeté » la religion, c’est aussi avoir jeté la spiritualité et limiter, bien souvent, la réflexion au « tangible ». Je consomme, je possède, donc, je suis.

Le respect, lui aussi, a été jeté aux oubliettes et la « peur du gendarme » nous tient lieu de « morale ». La répression est le garde-fou d’une éducation bancale.

Effet pervers.

La nature humaine ayant horreur du vide, nous voyons s’engouffrer dans cette « béantitude », les religions dans ce qu’elles ont de plus extrême. De plus pervers.

Les religions « manipulées » pour répondre à la peur du vide. Les religions se créent pour répondre à ce mal universel : l’angoisse.

La politique manipulée pour répondre à la peur des vides. Les politiques s’inventent pour répondre à ce mal « vieux-continental » : la peur du lendemain.

Perversion des perversions. Religieux et politiques se retrouvent en une même stratégie et un même but : créer l’angoisse et se présenter comme remède à cette peur existentielle. Prendre le pouvoir par la peur.  Le peuple, nourri depuis longtemps de promesses et de « lendemains qui chantent » a perdu la « foi » en quoique – qui que – ce soit. Privé de vision, chacun se saisit de la main tendue qui attise ses instincts, ses secrets les plus pervers, ses peurs : personne n’y échappe. Vous, moi allons vers la solution qui guérit l’émotion. L’émotion étouffe l’« Idéal ». L’émotion à répétition détruit l’éducation qui, elle, bâtit sur le long-terme.

La machine s’est emballée. Désormais, les apprentis-sorciers ne peuvent plus maîtriser leur « création ». Leurs partisans, leurs fidèles veulent du concret, de « l’immédiat ». Le colmatage, au jour le jour, tient lieu de réponses. Qui crie le plus fort, a le plus de poids, obtient gain de cause. Les voix les plus discrètes sont vite étouffées. Et pourtant…

Faudra-t-il qu’un magicien apparaisse demain pour stopper cette ronde folle ? Cette ronde apparemment sans fin ? Faudra-t-il un nouveau « culte » ? La chute de notre civilisation, la table rase de notre « être », est-elle la solution ? La fin d’un monde ? La fin du Monde ?

Alors que faire ?

Toutes les civilisations qui ont disparu portaient en germe les « qualités » dont se nourrissent, en arrière plan, les civilisations existantes qui les ignorent ou veulent les ignorer. C’est-à-dire que des ruines de notre existence, germeront les valeurs à venir. Alors pourquoi ne pas explorer le « présent » ? Il ne suffit pas de s’indigner, de se révolter sur les « réseaux sociaux » comme, naguère, « on » l’a fait souvent au bistrot du coin. Il nous faudra « oser », savoir se révolter, savoir dire « non ». Nous sommes responsables de la situation qui est la nôtre. Nous ne votons plus ou si nous votons c’est pour déléguer à « autrui » la responsabilité de nos incompétences, de nos indifférences. Nous récoltons les fruits de nos semailles ou de nos jachères.

Alors pourquoi « métissons-nous » ?

Nous avons, par-delà les océans, la chance de partager des cultures, des richesses, des « états d’esprit » différents qui nous permettent de partager « ce-que-nous-sommes » et de pouvoir créer ensemble dans le respect de nos différences. Le pouvoir de cette « relation » est immense et nous permettent d’inventer « l’improbable ». Se métisser, ce n’est pas se renier, ni se soumettre. C’est créer du « sang-neuf » d’une union fraternelle de trésors réciproques à préserver. A respecter.

Ce métissage, à terme, sera le lot de l’Humanité tout entière.

Les peuples devront savoir dépasser leurs propres rites, leurs propres traditions sans les renier. Passer du « mien » au « nôtre » et du « nôtre » à l’universel.  Abandonner les sempiternelles « on-a-toujours-fait-comme-ça » pour des « nous-allons-bâtir-ensembles ». Le « Progrès » de l’Humanité est à ce prix.

Ah ! J’oubliais : Heureuse Année ! Bonheur dans nos têtes et dans nos corps ! Notre bonne année et notre bonne santé ne se feront pas sans efforts. Alors, bon courage!

Il est plus important de travailler que d’espérer. Alors,

Osons !

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Petit garçon…

p1000956-001Petit garçon que nous ne connaîtrons pas, tu a pris une place immense dans notre vie. Pas une journée sans penser à toi et déjà t’aimer.

Nous pressentions tes cris. Nous entendions déjà tes rires. Nous imaginions tes sourires…

Et puis, tout s’arrête. Tu t’arrêtes.

Huit mois au « chœur » de ta mère auront-ils été inutiles? Tant d’espoir en vain?

Qu’importe ce que tu aurais pu être, ce que tu aurais été. Mais si brève qu’aie été ton existence, tu nous donnes une formidable leçon de vie.

Qu’est-ce que la vie?

Un mystère insondable. Une aventure que nous croyons maîtriser, mais qui reste notre maître. Nous rêvons d’être et devenir, mais déjà le destin nous rattrape. « Nous ne savons ni le jour, ni l’heure ». L’égalité face à la vie n’est qu’utopie. Nous prenons le temps de vivre, mais de vivre comment? Nous voulons ignorer que nous ne sommes que feuilles en automne et que le moindre zéphyr nous arrachera de la branche. De l’arbre.

Alors, petit garçon, redis nous de ne pas gaspiller notre vie. Répète par ton silence que nous sommes fragiles et n’avons pas de temps à perdre. Ressasse à nos esprits que l’être doit effacer le paraître. Qu’être n’est pas avoir.

Nous avons été ce que tu fus. Nous serons ce que tu es désormais. Tous!

Imprime en qui sait lire, une leçon de vie.

Désormais, tu fais partie de nous. A défaut de te voir naître, néanmoins, nous apprendrons à te connaître. Tu existes et nous t’aimons.

Etienne Lallement – 13 décembre 2016

désormais ce « petit garçon » possède un nom : « LUCAS »