Antananarivo – Madagascar

4ème plus grande île du monde. Plus grande en surface que la France métropolitaine. Le temps nous est compté. Quelques heures de tourisme au pas de charge entre deux réunions. Heureusement deux passionnés de leur pays guident nos pas!

Cathédrale de l’Immaculée Conception:

Pour en savoir un peu plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_de_l%27Immacul%C3%A9e-Conception_d%27Antananarivo

Le château de la Reine:

Pour en savoir un peu plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Rova_d%27Antananarivo

Éclats Malgaches

A notre descente de l’avion, le temps d’arrimer nos valises sur le toit de notre taxi neuf-places baptisé pompeusement « Grand-Starex » et nous voilà partis vers notre hôtel.

Une heure de trajet hors du temps. Très vite, la misère borde les rues. Des enfants tout sourire empoignent notre véhicule par toute aspérité. Leurs doigts de préférence agrippent le caoutchouc des fenêtres. Ils courent au rythme de notre engin englué dans les embouteillages. Leurs sourires éclatant nous insultent. L’un d’entre eux lâche prise et aussitôt un autre prend la relève bravant le danger. A l’autre flanc de notre véhicule, des mères, souvent jeunes, adolescentes, leurs bébés dans les bras tendent leurs mains suppliantes. La lassitude et la désespérance ont terni, déjà, les éclats de jeunesse qui paraient, jadis, leurs visages d’icônes. Les vierges sont devenues martyres le temps d’un coït. Notre véhicule s’éloigne. Les sourires juvéniles et maternelles s’estompent. Ils retournent à leur quotidienne grisaille attendant des hôtes plus généreux. Deux ans de vie en Indes m’ont appris que notre « générosité » doit être ciblée et discrète au risque de provoquer des querelles, des rixes, voire des émeutes autour de soi.

J’ai revêtu mon costume, ceint mes décors de « dignitaire » franc-maçon : je ne me sentais pas « à l’aise ». Malaise… Mes « ors » tremblaient, fébriles, face aux oripeaux, guirlandes indécentes, oriflammes de misère qui agitaient la rue. La pompe maçonnique peut-elle creuser un nid dans l’abject ?

La pauvreté est l’émulsifiant de la dictature. Un peuple maintenu dans la misère mange dans la main du dictateur et y abandonne sa liberté. La becqué et le verre d’eau confortent l’être dans sa condition d’esclave. Ce sont les bourgeois qui font la révolution.

A l’allumage du triangle « Lapa Masoandra » – Palais du Soleil -, le temple était décoré de 27 représentations : Dignitaires, Vénérables et Maîtres rivalisaient de « pompes ».

Après réflexions…

Le peuple malgache, comme tout autre et plus que tout autre, a besoin de la Franc-maçonnerie. Apprendre à lire et écrire, éduquer l’esprit critique… aux plus humbles. Un être qui porte un tablier d’apprenti, de compagnons, une écharpe de maître est un être sur la voie de la libération.  La révolution n’est pas de notre fait, nous « l’étranger » : seul, nous incombe la « transmission ». De longs et pénibles efforts sont, seront nécessaires. Longtemps !  Avec le temps, tout arrive pour ceux qui veulent s’en donner la peine.

A nous, il appartient de donner des « impulsions », des « outils » : pas plus !

Madagascar aux Malgaches. L’Art Royal pour tous.

Nous rentrons de tenue : notre véhicule contourne un homme couché sur la chaussée. Il est reniflé par des chiens. Il est vivant. Encore. Notre hôtel est à quelques mètres.

Au risque de déplaire,

Texte et photo- Etienne Lallement – le 9 avril 2024

Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Madagascar

Pérégrination en pierres et lumières!

Cathédrale d’Amiens.

Pour Louise-Marie, pour Pierre-Yves, pour tous ceux qui se battent dans l’ombre et la lumière, pour ceux qui se battent pour eux, ceux qui se battent pour les autres. Ceux qui se battent pour tous…pour ceux qui abandonnent la lutte!

Pour eux tous, nous avons griffé de nos regards la pierre du sacre en quête du beau, du fort, du sage.

Nous avons reçu l’éblouissement de la pierre qui parle sous la caresse de la lumière, celle qui éblouit, celle qui chuchote. Celle qui se tait. Cette pierre qui se révèle à l’être réceptif, à l’humain disponible aux effluves de la transcendance.

Y en a marre des vœux!

« Apollonia d’Illyrie » ruines d’une ancienne cité romaine en Albanie: les civilisations s’écroulent. La nôtre n’échappera pas à la règle. Rien ne sert de se lamenter! Battons-nous, non pour sauver notre civilisation, mais pour nous sauver nous-même.

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Pour moi, le vertige de la page blanche empire d’année en année quand il s’agit de formuler des vœux.

Chaque année nous remettons « le couvert »! A couvert de formules éculées, nous pensons pouvoir nous dispenser de nos obligations, de nos devoirs face aux « autres »! La politesse nous tient lieu de saufconduit.

Pire! Internet et ses multiples médias, d’un rapide « surlignement« , propulsent à des centaines – voire des milliers – d' »autruis« , des vœux insincères.

« Ô fantômes que nous qualifions d’amis! ».

L’époque épistolaire quand la carte et le timbre se faisaient payer, réduisait la liste de nos relations d’une façon drastique. Des amis triés sur le volet! Sans doute, les plus vrais!

Le passage d’une année à l’autre, nous transforme en perroquets bien éduqués. Sociables à souhaits. « Ego » est-il content? Même pas. Si par faiblesse ou politesse, nous poursuivons notre échange par un « Comment ça va? » force est de constater que les vœux de l’année précédente sont restés « lettres-mortes » et ont été, à n’en pas douter, contre-productifs.

Alors, cette année, changeons de formule. Osons dire autour de nous:

« Bouge-toi le cul!« , « Bougez vous le cul! Que diable!!!

Bon. Il est vrai que face à ma bouchère, à ma boulangère, à ma caissière, je vais très certainement hésiter à lancer ma formule à l’emporte-pièce et que, peut-être, sans doute, je serais privé d’étrennes.

Bon. Je vais faire en sorte de bouger mon propre cul…

Qui m’aiment peu ou prou – ou même, ne m’aiment pas – me suive ou me précède!

Pour 2024, tuons les cassandres en nous qui nous pourrissent la vie et la santé et …

« Bougeons-nous le cul! ».

Souhaitons-nous pour 2024, une année de remue-ménages! 2024, une année de remue-méninges! 2024, une année d’actions!

Etienne Lallement – 18 décembre 2023

pour mémoire : https://sydrach357.com/2022/12/

En savoir plus:https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollonia_d%27Illyrie

De ces livres qui font du bien…01

En mars 2018, je visitai par curiosité suscitée par l’ouï-dire, une boutique qui, elle-même, se surnomme « l’Oasis de la Connaissance » : Ananda. Dès notre arrivée en Martinique, je m’étais passionné pour certains des écrits de Patrick Chamoiseau. Au centre de la boutique trônait une pyramide de livre: « La matière de l’absence« .

A cette époque, le deuil ne faisait pas encore l’essentiel de mon quotidien. Le deuil nous frappe tous un jour ou l’autre. Si l’attaque peut torturer, anéantir… bientôt, le temps tire son voile analgésique. Peu à peu, nous faisant avec. Nous faisons sans. Heureusement.

Une lecture peut nous aider à passer le creux de la vague en suscitant des réflexions…nous préparer à la séparation.

Ici, il s’agit d’un dialogue de l’auteur et de sa sœur lors la disparition de « Man Ninotte ». Leur mère. La mère. « Mère universelle »!

L’auteur nous invite à l’exploration des coutumes et des rites qui accompagne le deuil dans les Antilles. Il nous entraîne sur la trace des relations complexes entre le monde des exploiteurs et et des exploités. La dichotomie entre le « Noir » et le « Blanc ». Il élargit son exploration à l’origine de l’Humanité.

Les seuls évènements humainement universels sont la naissance et la mort.

C’est en considérant ces deux extrêmes que l’Être Humain invente ses croyances et ses cultures.

Les chemins chaotiques, les voies des plaisirs!

Il faut savoir sortir des sentiers battus pour trouver des trésors…à l’entrée de la commune de Gros-Morne, au cœur de La Martinique, quittez la N4, prenez le chemin Glotin, puis le chemin Petit-Goudou et vous finirez par rejoindre le Moulin Hydroélectrique.

Une pièce d’histoire de l’île qu’un couple de passionnés entreprend de restaurer avec beaucoup de volonté, de patience et d’énergie! Avec les moyens du bord, quelques aidants et des manifestations comme celle où nous nous rendions ce dimanche 27 mars. Les chaos de la route et les difficultés de stationnement furent vite oubliés.

Première surprise la prestation du groupe « Pom’Kanel ». Martinique 1ère pouvait titrer en janvier dernier sous la plume de Guy Etienne

« En 2022, la troupe martiniquaise la plus connue dans le monde, doit fêter ses 40 ans et reprendre ses tournées… ».

Bien qu’en nombre réduit – ils sont plus de 60 habituellement – la troupe a pu nous éblouir par un spectacle exceptionnel de danses, de charme, de prestations physiques et bien sûr musical. Un voyage à travers le folklore martiniquais. La culture caraïbe dans sa quintessence ! Nous ne pouvons que tirer notre chapeau à un tel groupe qui accepte de se produire dans un lieu si « confidentiel ». La tournée mondiale stoppée net par la Covid peut reprendre en confiance.

Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises. Nous la connaissons comme infirmière… Nous la découvrons, avec son groupe « Obao K’dans« , comme chanteuse d’une qualité « rare ». Passer après un groupe de renommée « internationale » ne fut pas un handicap. Bien au contraire ! Auteure-compositrice-interprète et animatrice efficace, elle nous a emmenés à la découverte de son premier CD « Ti Plézi ». La chanteuse Manm’zel Krys forme avec ses musiciens un groupe homogène et l’on sent la complicité de tous ce qui ne peut qu’ajouter à la qualité de la prestation.

Contact : mail ladykrys972@gmail.com   

Un peu de « Pom’Kanel« ! faites glisser les images! suivant les flèches!

Un peu de « Manm’zel Krys« ! Malheureusement pour vous sans musique!

Musique de renaissance! Ode de résurrection!

C’est un bonheur pour nous d’assister aux concerts qu’offre l’ensemble de musique de chambre « Quintette de La Martinique » au soleil couchant sur la plage du Carbet au sein du restaurant « Le Petibonum ».

Mais, depuis un certain temps, l’épidémie virale covidienne étant passée par La Martinique le soleil se couchait sous la vague sous les seuls bruissements de la nature tropicale. Les couvre-feux renouvelés privaient l’astre de ses adorateurs.

Vers la fin de l’année 2021, l’espoir renaissait. Un vent de folie destructrice devait encore retarder le retour des harmonies. Une ou des mains meurtrières allumaient un incendie qui détruisit jusqu’au sable le Petibonum et son voisin le Pélican.

Les yeux se tournèrent rapidement vers les opposants à un projet immobilier porté par Guy Ferdinand qui clamèrent leur innocence. Puis un courrier signé « Matinik Doubout » arrivait chez trois restaurateurs leur signifiant que les établissements exigeant le « Pass Sanitaire » subiraient le même sort incendiaire…

Très vite, un élan de solidarité unissant des professionnels, le personnel, la mairie du Carbet, des anonymes… répondait à l’appel du propriétaire du Petibonum pour sauver l’établissement de la faillite.

Voilà 16 ans que l’activité prospère sur la plage où nait la mer des Caraïbes. Le soleil ne s’y est pas trompé. Il a choisi cet horizon pour prendre en un spectacle grandiose toujours renouvelé, ses quartiers nocturnes.

Il ne faut pas s’arrêter à la dénomination « de plage » pour qualifier les plats proposés à la clientèle. Autour de notre table, écrevisse sauce créole, loups boucanés et burger Roger aux épices prouvaient une carte recherchée et originale. Et pourtant, faire une cuisine d’une qualité certaine sur des instruments qui relèvent plutôt du barbecue géant est un miracle ou la preuve d’un professionnalisme hors-paire.

En cette soirée du 19 février 2022, les musiciens du Quintette de La Martinique s’unirent pour un Te Deum de résurrection en proposant une ballade crépusculaire du Baroque à aujourd’hui. Haendel, Rameau, Bizet, Ravel, Gluck, Piazzolla nous enveloppèrent de leurs mélodies jusqu’à la nuit.

Petit bémol : la destruction du carbet de bois où les musiciens s’épanouissaient autrefois ne permet pas une bonne diffusion des sonorités dans toutes leurs subtilités. Mais patience ! Le maître des lieux a promis qu’il reconstruira « très vite et que se sera mieux qu’avant« .

« ki ka pliyé mé ki paka kassé »

L’acculturation et les bains de haine mènent à l’irréparable pour la main criminelle et pousse la victime à se sublimer.

Etienne Lallement – le 23 février 2022 – Saint-Joseph – La Martinique –

https://fr-fr.facebook.com/lepetibonum/

https://fr-fr.facebook.com/QCMartinique/

EXPO PHOTO: « Voyage en Orient »

PROCHAINEMENT:
Photographies de Pascal Brunet réalisées lors d’un road trip dans l’Arunachal Pradesh, le Nagaland, l’Assam (Inde du Nord) jusqu’en Birmanie. Des scènes de vie au quotidien d’une population extraordinairement accueillante, tellement loin de l’effervescence du monde moderne !
Du monastère de Tawang, situé à la frontière du Bhoutan, jusqu’à l’île de Majuli sur le fleuve Brahmapoutre et le parc national de Kaziranga, je vous propose une plongée dans l’intime des habitants de ces régions. Des gestes simples, des regards, des échanges fugaces mais authentiques…

Pascal Brunet photographe – contact : pascal-brunet.com – expo : La Pescherie – Chaussée Brunehaut – Sainte-Catherine-les-Arras – Pas-de-Calais – Haut-de-France – France

8Q36+FH Sainte-Catherine

A noter sur vos agendas, du vendredi 03 décembre 18h30 au dimanche 05 décembre 18h00.

Respiration! Contemplation!

Depuis que notre fille Alexandra et sa famille habitent tout près du jardin public de l’hôtel de ville d’Hellemmes-Lille, chaque année, j’y attarde mes pas, m’y fige, m’y abandonne et médite « en disponibilité d’esprit et réceptivité spirituelle », selon la formule consacrée.

La beauté est l’essence, la force de la sagesse.

Alors qu’un minuscule petit virus nous rappelle que notre présence sur terre n’est qu’un bail précaire, la nature s’épanouit en bonne santé sous la seule menace de l’humain conquérant. Heureusement, certains de ces humains s’évertuent à la sublimer avec respect et passion. Ainsi, en ce parc, les jardiniers municipaux s’activent au quotidien.

Voilà quelques arrêts sur image de juillet 2021. Il suffit de faire défiler…

photos et texte : Etienne Lallement – juillet et août 2021 – Jardin public d’Hellemmes-Lille –

Êtres Libres!

Œuvre de Fabien Mériel – Plage de Sainte-Adresse – Le Havre – 27 avril 2020

L’être est libre!

La Liberté, l’être humain en fait une utopie, un rêve, alors qu’il la possède. Elle est inhérente à la vie. Mais que fait-il, que faisons-nous de cette liberté?

Et bien, l’être s’ingénie à vouloir asservir les êtres et la nature. Et la raison du plus fort est toujours la meilleure!

Il chante, il crie, il hurle « Ma Liberté, ma Liberté chérie! » tout en asservissant ses semblables et toute chose à sa porté. Il se condamne lui même, s’enchaîne aux lourds boulets qui scintillent, se pend haut et court à l' »arbre-potence » du désespoir et de l’angoisse.

LIBERTE est un maître-mot . Nous en sommes les esclaves. Esclaves de l’idée de liberté.

L’être est libre, mais « vivre libre » est-il de la nature humaine? « Etre libre » et « vivre libre » sont-ils incompatibles?

La liberté du plus fort…

Notre liberté ne serait elle que la liberté du choix de nos chaînes. Nos chaînes charpentent notre ego, ego de dominant, ego de dominé. L’ego nous fait survivre: la liberté ou la mort proclamait la Révolution. Avons nous le choix? La liberté ou la mort. La liberté et la mort.

Accroché à la nef de la vie, l’être, à la fois, exige et refuse la Liberté parée de la beauté du diable. La Liberté Vraie captive et épouvante.

La liberté est la mort.

Etienne Lallement – le 6 mars 2021 – Saint-Joseph – La Martinique –