Éclats Malgaches

A notre descente de l’avion, le temps d’arrimer nos valises sur le toit de notre taxi neuf-places baptisé pompeusement « Grand-Starex » et nous voilà partis vers notre hôtel.

Une heure de trajet hors du temps. Très vite, la misère borde les rues. Des enfants tout sourire empoignent notre véhicule par toute aspérité. Leurs doigts de préférence agrippent le caoutchouc des fenêtres. Ils courent au rythme de notre engin englué dans les embouteillages. Leurs sourires éclatant nous insultent. L’un d’entre eux lâche prise et aussitôt un autre prend la relève bravant le danger. A l’autre flanc de notre véhicule, des mères, souvent jeunes, adolescentes, leurs bébés dans les bras tendent leurs mains suppliantes. La lassitude et la désespérance ont terni, déjà, les éclats de jeunesse qui paraient, jadis, leurs visages d’icônes. Les vierges sont devenues martyres le temps d’un coït. Notre véhicule s’éloigne. Les sourires juvéniles et maternelles s’estompent. Ils retournent à leur quotidienne grisaille attendant des hôtes plus généreux. Deux ans de vie en Indes m’ont appris que notre « générosité » doit être ciblée et discrète au risque de provoquer des querelles, des rixes, voire des émeutes autour de soi.

J’ai revêtu mon costume, ceint mes décors de « dignitaire » franc-maçon : je ne me sentais pas « à l’aise ». Malaise… Mes « ors » tremblaient, fébriles, face aux oripeaux, guirlandes indécentes, oriflammes de misère qui agitaient la rue. La pompe maçonnique peut-elle creuser un nid dans l’abject ?

La pauvreté est l’émulsifiant de la dictature. Un peuple maintenu dans la misère mange dans la main du dictateur et y abandonne sa liberté. La becqué et le verre d’eau confortent l’être dans sa condition d’esclave. Ce sont les bourgeois qui font la révolution.

A l’allumage du triangle « Lapa Masoandra » – Palais du Soleil -, le temple était décoré de 27 représentations : Dignitaires, Vénérables et Maîtres rivalisaient de « pompes ».

Après réflexions…

Le peuple malgache, comme tout autre et plus que tout autre, a besoin de la Franc-maçonnerie. Apprendre à lire et écrire, éduquer l’esprit critique… aux plus humbles. Un être qui porte un tablier d’apprenti, de compagnons, une écharpe de maître est un être sur la voie de la libération.  La révolution n’est pas de notre fait, nous « l’étranger » : seul, nous incombe la « transmission ». De longs et pénibles efforts sont, seront nécessaires. Longtemps !  Avec le temps, tout arrive pour ceux qui veulent s’en donner la peine.

A nous, il appartient de donner des « impulsions », des « outils » : pas plus !

Madagascar aux Malgaches. L’Art Royal pour tous.

Nous rentrons de tenue : notre véhicule contourne un homme couché sur la chaussée. Il est reniflé par des chiens. Il est vivant. Encore. Notre hôtel est à quelques mètres.

Au risque de déplaire,

Texte et photo- Etienne Lallement – le 9 avril 2024

Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Madagascar

Pérégrination en pierres et lumières!

Cathédrale d’Amiens.

Pour Louise-Marie, pour Pierre-Yves, pour tous ceux qui se battent dans l’ombre et la lumière, pour ceux qui se battent pour eux, ceux qui se battent pour les autres. Ceux qui se battent pour tous…pour ceux qui abandonnent la lutte!

Pour eux tous, nous avons griffé de nos regards la pierre du sacre en quête du beau, du fort, du sage.

Nous avons reçu l’éblouissement de la pierre qui parle sous la caresse de la lumière, celle qui éblouit, celle qui chuchote. Celle qui se tait. Cette pierre qui se révèle à l’être réceptif, à l’humain disponible aux effluves de la transcendance.

Y en a marre des vœux!

« Apollonia d’Illyrie » ruines d’une ancienne cité romaine en Albanie: les civilisations s’écroulent. La nôtre n’échappera pas à la règle. Rien ne sert de se lamenter! Battons-nous, non pour sauver notre civilisation, mais pour nous sauver nous-même.

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Pour moi, le vertige de la page blanche empire d’année en année quand il s’agit de formuler des vœux.

Chaque année nous remettons « le couvert »! A couvert de formules éculées, nous pensons pouvoir nous dispenser de nos obligations, de nos devoirs face aux « autres »! La politesse nous tient lieu de saufconduit.

Pire! Internet et ses multiples médias, d’un rapide « surlignement« , propulsent à des centaines – voire des milliers – d' »autruis« , des vœux insincères.

« Ô fantômes que nous qualifions d’amis! ».

L’époque épistolaire quand la carte et le timbre se faisaient payer, réduisait la liste de nos relations d’une façon drastique. Des amis triés sur le volet! Sans doute, les plus vrais!

Le passage d’une année à l’autre, nous transforme en perroquets bien éduqués. Sociables à souhaits. « Ego » est-il content? Même pas. Si par faiblesse ou politesse, nous poursuivons notre échange par un « Comment ça va? » force est de constater que les vœux de l’année précédente sont restés « lettres-mortes » et ont été, à n’en pas douter, contre-productifs.

Alors, cette année, changeons de formule. Osons dire autour de nous:

« Bouge-toi le cul!« , « Bougez vous le cul! Que diable!!!

Bon. Il est vrai que face à ma bouchère, à ma boulangère, à ma caissière, je vais très certainement hésiter à lancer ma formule à l’emporte-pièce et que, peut-être, sans doute, je serais privé d’étrennes.

Bon. Je vais faire en sorte de bouger mon propre cul…

Qui m’aiment peu ou prou – ou même, ne m’aiment pas – me suive ou me précède!

Pour 2024, tuons les cassandres en nous qui nous pourrissent la vie et la santé et …

« Bougeons-nous le cul! ».

Souhaitons-nous pour 2024, une année de remue-ménages! 2024, une année de remue-méninges! 2024, une année d’actions!

Etienne Lallement – 18 décembre 2023

pour mémoire : https://sydrach357.com/2022/12/

En savoir plus:https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollonia_d%27Illyrie

Ah! ça ira! ça ira! ça ira! ça ira!!! en 2023!

Haillicourt – 2022

2023

Et si nous faisions la révolution ?

« Encore une révolte ? »

Non une révolution !

Une vraie Révolution !

Nous partirions à l’assaut de la Bastille !

De notre bastille 

Où croupissent,

A pont-levis relevé,

A huis-clos,

Quelques faux-monnayeurs,

Un monstre pervers,

Un régicide entravé, abandonné, oublié…

Un fou…sans raison

Une bastille où

Court un rat,

S’égare et tisse une araignée,

Une bastille où

La pierre suinte irradiée de salpêtre,

Où le courant d’air

Se gonfle et se divise en mortel messager par le feu ou la glace

Une bastille où rouille le fer,

Où claque la porte,

Où crisse le gond,

Où geint la serrure,

Où grince le pêne,

Où s’alourdit la peine,

Sans gêne !

Une bastille à démanteler pierre à pierre…

« Passer de l’empire à la république ? »

Non ! passer de l’empire à la fraternité…

« Mais la fraternité est corrompue !!!??? »

Elle balbutie…reste à construire et à réaliser…

Pour la fraternité, mille fois et plus «*sur le métier remettons notre ouvrage,

Polissons le sans cesse et le repolissons » !

Mais pour le moins, pour l’an qui vient,

Passons de l’an pire à l’an mieux !

Heureuse Année !

A ceux qui m’aiment,

A ceux qui me détestent,

A ceux qui m’ignorent…

Heureuse Année à TOUS car nous avons tous à gagner du bonheur de tous !

Etienne Lallement

Décembre 2022

D’après *L’Art Poétique de Nicolas Boileau — « Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, / Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. »

La Bastille

Nerfs de la guerre! Nerfs de la Paix

Les commémorations du même évènement peuvent prendre des aspects bien différents. Ce 11 novembre 2022 en est tout un symbole. Revenant de la cérémonie organisée par la commune de Calonne-Ricouart, j’ai assisté à l’essentiel de la cérémonie de la ville de Bruay-la-Buissière.

Le contraste est saisissant! Bruay-la-Buissière – 21 000 habitants, Calonne-Ricouart – 6 000 habitants sont aux antipodes « cérémoniels ».

A Calonne-Ricouart, les enfants sont au centre de l’évènement. Hormis le maire, ils sont « la parole » de l’évènement: discours, pages de mémoire, création de textes, poésie… Les jeunes de tout âge sont « devant ». En première ligne! Les adultes, parents, enseignants musiciens, politiques sont en retrait dans un cercle protecteur et admirateur. Les jeunes se sont appropriés la cérémonie: ils sont « la cérémonie ».

Plus tard, j’arrive à Labuissière où se déroulait la même cérémonie pour le même « office républicain » de mémoire. Sur le chemin, je croise de nombreux parents et enfants. La cérémonie était-elle achevée? Non et de loin! Je comprend vite. En tentant de m’approcher du « monument au morts », centre de l’évènement, je tente, mais n’arrive pas à me faufiler. Si les participants sont peu nombreux, leur rassemblement est compact. Impénétrable. Qu’importe! Je contourne l’église. Ici, beaucoup moins de monde mais la cérémonie est presque invisible: nous sommes « derrière ». Derrière le monument, l’harmonie de Labuissière. Derrière encore, un groupe d’élèves « dissipés » avec un professeur. La jeunesse est reléguée « en fond de cour ». Leur impatience et leur ennui sont compréhensibles. Il ne sont pas incorporés et participatifs. A cet endroit, les discours ne parviennent pas. La sono est malingre et tournée vers le mur des « officiels » qui consolide l’ouvrage en première ligne sur l’autre front.

L’équipe du maire de Bruay-la-Buissière, Ludovic Pajeot nous avait habitué à plus d’innovation dans sa communication. Ainsi, sont ressorties les vieille méthodes qui ont participé à plomber « l’ancien régime »…

Si l’argent est le nerf de la guerre, la communication doit être le nerf de la paix.

Nos enfants seront les nerfs des guerres futures. Nos enfants seront les nerfs de la Paix espérée. Nulle pédagogie ne prend racines sans volonté de l’enfant, sans participation de l’enfant. Sans prise de conscience.

Etienne Lallement 13 novembre 2022

« Plus jamais ça! »

Plus jamais ça! L’horreur devait guérir l’occident des velléités de la guerre. De toutes guerres! Et pourtant!

La folie meurtrière est-elle une gravure génétique dans le génome humain?

Comment des « milliers » peuvent s’immoler sur l’autel des sacrifices au profit de quelques-uns! L’idée de mourir pour des idées est-elle le fruit d’une éducation? pire d’un endoctrinement? Ne meurt-on que pour choisir une servitude que nous appelons abusivement « Liberté »?

Nous n’avons qu’une liberté, c’est celle de choisir nos chaînes.

Les enfants de nos enfants ne s’ouvriront à un nouveau principe de liberté qu’aux mamelles du respect mutuel de tous envers tous. La condition est de mettre déjà en eux une soif de liberté emprunte d’égalité et de fraternité. D’équité!

En ce 11 novembre 2022, il nous semble percevoir un frémissement dans ce sens dans les commémorations de l’Armistice 1918. Les adultes se mobilisent, les enseignants se motivent et motivent, les jeunes adhèrent et participent: c’est de bonne augure.

Mais de longs et pénibles efforts sont encore nécessaires.

La guerre est en Europe! La frontière ukrainienne est à 1 800 km de Calonne-Ricouart ! 2 heures d’avion!

Dans l’esprit de l’Homme du 21ème siècle et à fortiori dans celui de nos enfants, le « patriotisme » n’a plus beaucoup de signification. Alors? Mourir pour la Patrie n’a pas de sens!

Qui se culpabilise quand il achète le dernier « machin à la mode »? Peu importe si la production « à l’étranger » est le fruit de l’exploitation de l’homme par l’homme! De l’enfant par l’homme!

J’étais à Calonne-Ricouart en ce 11 novembre et j’ai pu percevoir dans les paroles d’enfants, dans les propos du maire, ce frémissement qui donne espoir. Il reste, désormais, à mobiliser.

A défaut d’éthique, l’être humain a forgé des morales! Les morales nous donnent des lois. L’éthique nous donne du coeur.

Etienne Lallement 12 novembre 2022

De ces livres qui nous font du bien…02

De la Banque-de-France peut-il émerger une fable initiatique, une onction philosophique, une immolation libératrice? Purificatrice?

L’œuvre de Yannick Haenel dégangue.

412 pages libératrices de préjugés.

Banquier as-tu du coeur? Mieux! Notre banquier peut être un poète! Pire: un philosophe! Non de ceux qui débitent les citations comme ils respirent, mais de ceux qui vivent de leurs propres pensées. De leurs rêves. De leurs utopies. Charger un « jeune diplômé » des dossiers de surendettement dans le béthunois était une gageure, un défis, une façon de se libérer d’une « patate brûlante » dont personne ne veut.

Mais, ici, une seule étincelle met le feu aux poudres de la conscience prédisposée. Mais, n’est-ce qu’un roman?

Pourquoi planter le décor à Béthune? L’auteur avait été sollicité pour participer à une « mise-en-œuvres » au sein des anciens bureaux de la Banque-de-France devenus lieu de culture: « Lab-Labanque », église désacralisée de l’argent-dieu.

De ce façonnage, de cette arrivée dans la gare dont les abords « avait l’allure d’une ville fantôme », dans « ce pays de pauvres », allait se libérer « un livre ». L’auteur écrit lui-même dès les premières pages: « En toute occasion, j’attends ce trouble qui déclenche les romans. ». « Troubles », il y eu. De cette première impression, venant crever le rempart des préjugés, viennent s’immiscer et prendre une place majeure « les Compagnons d’Emmaüs » et surtout les « Charitables ».

La Charité peut-elle être une vertu cardinale des prêtres de l’argent-divin immolant, juste ce qu’il faut, « le pauvre », surtout surendetté? Le pauvre sans dette est une calamité pour le secteur bancaire. Le pouvoir sur autrui vient de ce qu’il doit.

Ce livre concentre pensées philosophiques, sociales, psychologiques, passionnelles, charnelles, économiques, politiques… avec juste un zest d’érotisme.

Un dosage subtile qui m’a passionné, moi qui ne lit jamais de roman à moins qu’un ami me l’offre!

Merci Marco!

Yannick Harnel : « Le Trésorier-payeur » collection « Infini » chez Gallimard

Postface:

Ce livre m’a donc été offert par mon ami Marco après qu’il eut écouté l’émission de France-Inter et les échanges de l’auteur Yannick Haenel avec l’animatrice Laure Adler. Heureusement, je n’avais pas écouté l’émission avant la lecture. Cela aurait bridé mon intellect et limité mon imagination. Si vous avez décidé de lire le livre, n’écoutez pas. Si vous hésitez de lire, alors écoutez à vos risques et périls.

L’Heure Bleue – France-Inter – Laure Adler – Yannick Haenel

De ces livres qui font du bien…01

En mars 2018, je visitai par curiosité suscitée par l’ouï-dire, une boutique qui, elle-même, se surnomme « l’Oasis de la Connaissance » : Ananda. Dès notre arrivée en Martinique, je m’étais passionné pour certains des écrits de Patrick Chamoiseau. Au centre de la boutique trônait une pyramide de livre: « La matière de l’absence« .

A cette époque, le deuil ne faisait pas encore l’essentiel de mon quotidien. Le deuil nous frappe tous un jour ou l’autre. Si l’attaque peut torturer, anéantir… bientôt, le temps tire son voile analgésique. Peu à peu, nous faisant avec. Nous faisons sans. Heureusement.

Une lecture peut nous aider à passer le creux de la vague en suscitant des réflexions…nous préparer à la séparation.

Ici, il s’agit d’un dialogue de l’auteur et de sa sœur lors la disparition de « Man Ninotte ». Leur mère. La mère. « Mère universelle »!

L’auteur nous invite à l’exploration des coutumes et des rites qui accompagne le deuil dans les Antilles. Il nous entraîne sur la trace des relations complexes entre le monde des exploiteurs et et des exploités. La dichotomie entre le « Noir » et le « Blanc ». Il élargit son exploration à l’origine de l’Humanité.

Les seuls évènements humainement universels sont la naissance et la mort.

C’est en considérant ces deux extrêmes que l’Être Humain invente ses croyances et ses cultures.

Béa s’en est allée…

Béa s’en est allée. Jusqu’au bout, elle a résisté à l’ultime appel, freiné de toutes ses forces à l’attraction des vibrations initiatrices.

21 mois de résistance, 658 jours d’une mortelle randonnée, de préparation à l’exploration de ciels inconnus, d’une ultime course sans lendemain. Trail cruel!

Il nous faut attendre encore pour savoir, pour connaître ce que désormais Béa sait, Béa connaît.

Les témoignages, à foison, nous prouvent qu’elle a creusé sa trace d’une marque indélébile.

Verra-t-elle la moisson portée par les graines qu’elle a semées?

Nous, « les survivants en sursis », pourrons témoigner d’une infime partie de la récolte.

TEMOIGNAGES: prises de paroles lors de la cérémonie des funérailles

  • Youssef, le conjoint de notre fille Alexandra,

« Dans ce genre de situation je prends très rarement la parole. Ma femme vous le confirmera…  Mais là, j’ai pris mon courage à deux mains.  Beatrice…!! Pardon « Mamoune ». Comme beaucoup le savent, je ne l’ai jamais tutoyée, sauf par maladresses de ma part.…😅 J’ai mis 10 ans pour l’appeler par son prénom puis par le surnom que ma femme lui a donné « Mamoune », car vraiment, je l’ai considérée comme ma mère avec un profond respect. Elle laisse un grand vide ; j’ai énormément de bon moment, surtout nos soirées, en duo, frites-hamburgers en regardant la ligue des champions ; j’en profitais pour lui raconter toutes les injustice que je subissais ; pour moi c’était une banalité, mais tous de suite elle prenait ma défense ! Cela me touchait énormément ! Pour ma part, ce qui la représente le mieux d’Inde en Martinique ? Elle a toujours aidé son prochain, elle se battait pour les causes justes, une femme forte, sociable ! Franchement, j’ai pas vue une personne qui n’aimait pas « Mamoune», c’était une battante ! Même dans la maladie du début jusqu’à la fin, elle n’a jamais rien lâché en faisant passer les envies des autres avant les siennes.

Suite à cet évènement triste, il y a des personnes qui vont vivre cette tragédie différemment, certaines vont beaucoup pleurer, d’autre ne vont pas parler et d’autres vont faire comme si ça allait, mais une chose est sûre, il y aura une part de tristesse en chacun de nous. Vous savez, dans la vie il y a des événements qu’on préférerait qu’ils n’aient pas lieu, mais on ne choisit pas, dans ces moments-là, tu fais ce que tu peux et tu avances ! Malgré tout. Elle aurait voulu qu’on se batte, qu’on lève la tête, qu’on soit fort et qu’on continue d’avancer, pour ce que l’on croit être le mieux pour nous et nos proches, que l’on soit solidaire et que nous profitions de chaque instant, qu’on continue à blaguer, rire, faire de bon repas… Je t’aime Béatrice Lallement Coste alias « Mamoune » repose en paix. Une dernière chose en dernier hommage, je vous demanderai quelques applaudissements pour tous ce qu’elle a accompli s’il vous plaît. ».

  • Alexandra, notre fille,

MAMAN !

Maman,

Dieu a rappelé à lui, un pilier de ma vie et une partie de mon cœur.

Tu étais comme un ange parmi nous, souvent surnommée « Tata Béa » par bon nombre ne faisant pas partie de notre famille. Tu semais tout autour de toi de l’amour et de la bienveillance.

Et cet amour indéfectible, on le reçoit encore chaque jour à travers tous les témoignages d’affection. Tu avais en toi une force de caractère qui en surprenait plus d’un car, malgré ta petite taille, ton aura nous captivait.

Ton sourire, notre complicité, nos soirées film et larmes de crocodile me manqueront.

Tu nous laisses, tes enfants et tes petits-enfants, avec un grand vide, mais sache que tu as accompli ta mission. Tu nous as rendus forts, généreux, pleins de convictions, d’amour et nous continuerons à transmettre cela à tes petits enfants pour qu’ils n’oublient jamais les valeurs de notre famille.

Repose en paix, je m’occupe de papa.

Ce texte est éphémère, mais notre amour est immortel.

Nini, poussin, chaton.

  • Etienne, yang de Béatrice,

Réjouissons-nous!

Réjouissons-nous, enfants, petits-enfants, frères, sœurs, amis…

Réjouissons-nous d’avoir, un jour, croisé sur notre chemin, pour quelques instants ou pour longtemps celle que nous pleurons aujourd’hui: Béatrice, Béa…

Réjouis-toi Mamie Lulu d’avoir conçu, porté et amené à la vie une enfant comme Béatrice.

Alors, que faisons-nous aujourd’hui dans une église?

Si en face de notre maison, il y avait eu une mosquée, nous serions en train de psalmodier « Allah Akbar ». Si à cet endroit s’élevait un temple Hindou, nous invoquerions « Shiva », un dojo? nous y méditerions, une synagogue ? nous invoquerions « Adonaï ».

Nous sommes ici parce que nous cherchons, nous sommes à la queste de l’invisible, de l’inconnu, de ce qui nous dépasse pour répondre à la question universelle: que faisons-nous sur cette terre?

Cette vie vaut elle la peins d’être vécue?

Aucun édifice religieux ne porte la réponse: la réponse est au coeur des êtres, mais nul ne détient la vérité parfaite, nul n’est dans l’erreur absolue.

J’ai eu la chance d’approcher cette lumière.

Cette lumière, je l’ai cueillie aux lèvres de Béatrice, au plus profond du coeur de Béatrice, dans la fusion de nos esprits, dans la communion de nos âmes.

Cette lumière brillera en moi et, j’en suis persuadé, en vous, encore et encore…Elle gravera en nos coeurs, en nos esprits, en nos âmes, une marque indélébile.

Pour Béa, le bandeau tombe. Désormais, elle sait. Elle connait!

Souvenons-nous du sourire de Béa! Que son esprit nous guide, que son âme effleure nos âmes.

Alors en ce jour, par delà nos croyances ou nos refus de croire, par delà nos rites, par delà nos dieux, par delà nos différences, unissons nous dans une prière universelle.

Avant que Béatrice ne soit emportée par les « Charitables de Saint Eloi » de La Buissière, j’ai tapé 3 coups de maillet sur le cercueil en disant:

« Que désormais, « BEATRICE » puisse nous aider,
par l’exemple de ce qu’Elle a été,
par ce qu’Elle est désormais,
nous aider à faire tomber de nos yeux, le bandeau des préjugés.
qu’Elle aide chacun d’entre nous , a être en permanence
en disponibilité d’esprit et en réceptivité spirituelle
AMEN! »

Maîtres de Cérémonie : https://www.le-choix-funeraire.com/nous-contacter

Que les gens heureux se lèvent et proclament leur bonheur à la face du monde!

Echos aux vœux pour 2022 émanant de Jacques, Jean-Marie, Patrick, Françoise, Hélène, Bernard, Eliane, Marie-Hélène, Stephan, Lisette, Mireille, Annie, Guillaume, Jean-Claude, Dominique et tous les autres… Gylna portait l’ultime estocade votive dans les dernières heures de janvier. Je ne retiens les prénoms que des derniers messages arrivés, de ceux qui déployaient quelques lignes. Le plus prolifique des quelques trois-cent-cinquante correspondants, nous gratifiait de deux pages! Vous comprendrez qu’il m’est impossible de répondre à tous individuellement.

En fait, il faut dire que ,de plus en plus, les messages se limitent à des animations sur les réseaux sociaux aussi chatoyantes qu’exubérantes en explosions pétaradantes. Nous avons même reçu le même feux d’artifice vingt sept fois! Record de ce début d’année! Par contre, nous n’avons reçu qu’une seule fois un feu d’artifice sous forme d’éclosions accélérées de fleurs. Merci Annie.

« Artifices » serait-il le mot le plus caractérisant de notre civilisation en 2022?

Par habitude, pudeur, discrétion, par peur même, chacun d’entre vous utilise le support de son choix, Messenger, WhatsApp, mail ou téléphone avec ou sans vidéo délaissant l’espace dévolu sur le blog. Rien de ce genre dans la boite aux lettres désespérément vide au portail de la maison. Mais que deviennent les éditeurs de cartes-postales et nos amis les facteurs en cette période d’intenses échanges? Sont-ce des victimes collatérales de plus d’un progrès galopant?

La verve épistolaire déployée me confirme une fâcheuse tendance à la « déprime« . « Déprime » amorcé depuis quelques années et toujours en accélération. En macération! Force est de constater que notre époque se complait de « copier/coller », noyant trop souvent la pensée individuelle en un marécage glauque générateur de remugles indifférenciés. A respirer ces effluves, la tête me tourne. Le nauséeux étouffe la fragrance. Mais soyons conscient qu’un seul fruit pourri rend insupportable le panier tout entier. Dix fruits sains ne sauveront pas la réputation du même panier.

Le nœud du drame est là. Le bonheur est moins contagieux, moins évident, moins communiquant que le malheur et la haine?

Et pourquoi donc?

Dans la course effrénée de la vie, les « optimistes » sont l’essentiel du « peloton » de nos correspondants. En toute discrétion. En trop de discrétion. Par gêne? Par peur? Mais la question doit se poser: optimisme sincère ou optimisme « forcés »?  Émile Coué de la Châtaigneraie a toujours des adeptes!

Si ma propre missive initiale a pu paraître « pessimiste« , mon alerte se limite à l’état d’esprit de mes contemporains et non à la vie. La vie est la vie. La vie est vie. Depuis la nuit des temps, sans faillir!

D’Auvergne, sous la plume d’un Jacques et de sa muse Maryvonne, mes propos sont qualifiés de « jouissifs » et de « parler vrai« . « Jouissifs » flatte mon ego. « Parler vrai » m’interpelle. Un autre Jacques me remercie d' »écrire tout haut ce que nous sommes nombreux à penser confusément, sans savoir le formuler, ou plutôt sans vouloir le clamer avec honnêteté aussi clairement. ».

Pour vivre heureux, faut-il vivre caché? L’être heureux n’a-t-il pas le droit de témoigner de son bonheur, de rayonner? La peur de perdre « notre petit bonheur » nous fait-elle nous ceindre de sombres remparts? La crainte de l’autre ou la volonté de l’ignorer ne nous transforment-t-elles pas en tortues promptes à se caparaçonner? Lenteur et prudence du timoré font de lui le gibier de prédilection du prédateur.

Paradoxe supplémentaire, s’il en fallait, le bonheur rend parfois honteux celui qui le possède.

Jean-Marie se sent tel un « être pestiféré dans sa retraite [qui] observe avec une épouvantable lucidité ce qui se passe dans mon cher pays. La rancœur qui suinte de tout côté […] . Un monde complètement dingue, anthologie de la maladie mentale […] Je ne désespère malgré tout pas de l’Homme. ».

Ces derniers propos peuvent résumer l’amplitude de l’ensemble de vos messages. J’y reviendrai en conclusion.

« Souffre que je ne réponde pas pareillement. Je vous embrasse « fraternellement » et ce mot résonne chez moi car il émane d’un lieu où l’écho est infini.« … […] « Que cela ne nous empêche pas d’espérer. »

« Ne réponde pas pareillement« !. Bien heureusement! Il appartient à chacun de s’exprimer selon sa personnalité. Fi de plagier le correspondant ou de copier une forme épistolaire qui nous est étrangère. Dans toute correspondance, soyons « nous-même ». La volubilité n’est pas toujours signe de « qualité » d’écriture ni, surtout même, signe de « sincérité ». Dans les échanges, la sincérité prime surtout. Sur tout! Trois lignes peuvent l’emporter sur trente page. (Laissez ici l’ignoble que je suis battre sa « coulpe » sans rougir). Le mot « fraternité » me réjouit venant « d’un ami fidèle ». L’efficience de ce mot ou plutôt de la réalité qu’il est censée représenter possède la capacité de changer la face du monde. Mais… notre époque le voit s’atrophier comme « peau de chagrin » chez les « Cassandres ». Les beuglements démago-politiques de tout bord semblent vouloir sa perte alors même qu’ils en revendiquent les valeurs! Hypocrisie! « Narcisse et Ego » sont le couple infernal de notre époque hypermédiatisée. Même les hérauts de la « fraternité sacralisée » dont nous sommes sont gangrénés. « Alerte! On ENTRE en profane…« 

Plus optimiste, l’une d’entre-vous, perçois « des signes de partage, amour, amitié, lumière, espérance« . Tout n’est donc pas perdu si nous sommes capables de « percevoir » des qualités universelles qui ne pourront vivre, survivre que si nous les portons comme des réalités de vie. De nos vies!

Un couple de nos amis nous souhaite « Une santé en inox!« . Toute expression de la vie, philosophique, mentale, sentimentale, professionnelles ou religieuse ne peut s’épanouir qu’adossée à la « bonne santé »! L’équilibre philosophique, mental, sentimental, professionnel ou religieux doit concourir au « capital santé » et à la vitalité qui permettra de faire face à la maladie. Cette « quête d’équilibre » doit être une priorité de l’éducation.

D’autres envois sont plus concis, mais tout aussi vivifiant: « Santé! Santé! Santé! Que 2022 soit explosif« . Nous prenons cet appel au sens le plus positif. Cette Annie n’a rien d’une terroriste mais prône « l‘explosion de bonheur, de paix et d’amour!« 

Un couple de « nordistes », envisage pour nous « des rencontres, des découvertes, amour et bonheur partagé.« . Voilà sans doute des composants essentiels de la « recherche d’équilibre« . Vivre par l’autre au travers de l’autre. L’équilibre personnel ne peut se concevoir que dans la quête d’osmose dans l’environnement humain. Là aussi, il faudra aller à l’encontre des « vociférateurs-semeurs-d’angoisse » qui prêchent l’ostracisme, la xénophobie et le repli identitaire.

Une amie « très chère » du midi scrute dans le retro « les êtres chers, les amis véritables » qui nous laissent désormais continuer la vie sans eux. Du moins physiquement…[« A d’autres dimensions Domi!« ] En effet, « l’année (2021) a creusé des trous irréparables. ». Faisant fi des réseaux sociaux elle prend le temps d’écrire à chacun des « amis triés sur le volet« . Les mots « Je vous aime, vous me manquez! mettent un point d’orgue à notre émotion en ce temps de convenances polies, impersonnelles ou intéressées. Elle suspend son trait par « Vivons le mieux du monde! Paix! Amour!« . Qu’ajouter de plus vibrant?

J’en terminerai avec les citations avec Guillaume qui souhaite de « s’épanouir pleinement, croquer la vie à pleine dents. Il ne tient qu’à nous de faire de 2022 une merveilleuse année. L’important, c’est qu’il y ait le moral!« . Conclut-il.

En conclusion, laissez-moi vous présenter mes « intuitions », tentatives explicatives de cette désespérance insidieuse « qui crève les écrans ». Ecrans qui masquent les chausse-trappes qui piègent

notre chemin…

En 70 ans de ma propre vie, j’ai pu constater une nette progression de la qualité de vie. Dans les années 50/60, période de reconstruction d’après-guerre, des bidons-villes cernaient nos métropoles urbaines. Très peu de familles disposaient de téléphones, de télévision, de toilettes dans les habitations, de salle de bain….Réfrigérateurs, machines à laver le linge, à laver la vaisselle étaient les vedettes du salon des arts ménagers et alimentaient les scoop de l’information mais pénétraient doucement, très doucement les demeures françaises les plus aisées. Les Français consommaient essentiellement « français ». Les informations étaient contrôlées par le pouvoir. Le pouvoir envoyait nos pères, nos frères, en Algérie pour une guerre qui n’en portait pas le nom mais qui endeuilla bon nombre de familles. [près de 25 000 morts, dont 15 500 au combat ou par attentat, 65 000 blessés et 485 disparus]. Combien de combattants rentrèrent traumatisés?

Puis tout s’accéléra dans les années 70. Les progrès de la technologie partirent en flèche, laissant à la traîne l’éducation qui n’avait pas le temps de s’adapter. Les offres de consommation explosèrent en quantité. Les produits disparaissaient noyés sous les rêves entretenus, noyautés par les chaînes de la commercialisation.

La vie devenait l’art d’assouvir ses rêves matériels! A tout prix!

Ce tableau – ci dessous – n’a pas de valeurs absolues. Imaginons que le « temps » s’écoule de la gauche vers la droite sur une période équivalant à la vie moyenne d’un humain (France). La ligne brisée représente l’évolution de la « qualité de vie ressentie » au sens le plus large du terme. La ligne rouge est l’évolution « lissée » de la qualité de vie ressentie sur la totalité de la vie de cet humain.

Ce graphique ne possède pas de valeurs absolues, ni en abscisse, ni en ordonnée.

Flèche « C »: le jeune enfant dans toute son innocence découvre la vie et ne peut la valoriser qu’au contact de ses parents et de ses éducateurs. L' »ambiance » de la prime jeunesse conditionnera à vie.

Dès l’adolescence, l’esprit critique fera surface avec ses angoisses et ses révoltes. Le conditionnement de « l’être » sera encore l’effet de l’environnement humain dont le cercle ne cessera pas de s’étendre. Puis, rapidement, notre culture de communication à outrance amplifiera l’ouverture aux « mondes conditionnés ». De plus en plus conditionnés!

L’âge adulte (pic 1 du graphique). A ce stade, ayant vécu une période de « progrès », le jeune adulte constatera une régression dans sa perception de la vie. Cette perception étant « dans l’air du temps », c’est la majorité d’une génération qui méconnaitra progressivement l’espérance et se réfugiera dans les soins palliatifs de la surconsommation tout azimut. L’inanité sera loi.

L’âge adulte (pics 2, 4, 6 du graphique). Ayant atteint un point critique de la descente aux enfers, cette génération « donnera un coup de pied au fond de la piscine » qui lui permettra de remonter en direction de la surface. (flèches A et B).

Depuis la nuit des temps, « l’esprit religieux », « la foi » tenaient lieu de coup de pied. Il faudra désormais suppléer à sa défection pour trouver une nouvelle énergie. Une nouvelle « spiritualité »? Sous quelle forme?

Toute la vie de « l’individu » et, par delà, de la « collectivité » sera faite de « hauts et de bas ».

Actuellement, nous nous sentons en régression. L’évolution « des valeurs » nous alerte, nous angoisse. Il ne s’agit qu’une courte vue de l’esprit car nous réfléchissons à l’aune de notre seule existence très limitée dans le temps. A notre insu, le progrès de l’Humanité est en marche. Cela se paiera par la chute plus ou moins prononcée de notre civilisation. Les Egyptiens, les Grecs, les Mayas, les Romains…Ces civilisations ont plus ou moins disparues mais nous en sommes les héritiers « culturels ». Héritiers d’une spiritualité désenfumée. Les pyramides, leurs temples, les momies, les œuvres d’art et les écrits même ne sont qu’épiphénomènes. L’héritage est immatériel et intemporel. A nous de l’enrichir pour que, peu à peu, très lentement mais sûrement, en transmettant notre expérience, l’Humanité érige une « Ethique », un « art de vivre ensemble », une « science du bonheur ».

A l’échelle de la Vie, nous ne pouvons qu’avoir confiance.

A notre petite échelle temporelle, le désespoir ne peut-être que de mise, à moins que …

Que les êtres heureux se lèvent et proclament leur bonheur à la face du monde!

Et nous verrons bien qui sont les plus nombreux!

Béatrice & Etienne Lallement – janvier/février 2022 – Saint-Joseph – Heureux en l’Ile de La Martinique

Cet article fait référence à nos vœux pour 2022: