Pourquoi nous sommes à Chennai?

La société Maerk-line, le premier transporteur mondial par conteneurs, a décidé de réunir sa logistique en un seul pays. Ainsi, plusieurs centaines de collaborateurs des 5 Continents ont été rassemblés en Inde et répartis sur 3 pôles: Mumbay (ex Bombay), Pune et Chennai (ex Madras).

Pour la compagnie, les avantages ne sont pas négligeables. Désormais, tous les services sont sous une même direction, dans un même fuseau horaire. Les responsabilités ne sont plus diluées, mais concentrées en moins de personnels. Ici l’on travaille 45 heures par semaines sans rechigner, mais il faut le dire dans un rythme anglo-saxon, histoire oblige. La masse salariale, à responsabilité égale est divisée par quatre. Internet et les nouveaux vecteurs de communication sont passés par là est désormais une partie très importante du travail peut s’effectuer à (très) longues distances et seuls les commerciaux resteront, à terme, au contact direct avec la clientèle.L’Inde est la puissance émergente qui offre le plus de liberté aux entreprises et celle-ci ne s’en privent pas. Pas plus tard qu’hier, on me donnait le chiffre de 85 entreprises françaises implantées à Chennai. Selon l’économiste John-Kenneth Galbraith, « l’Inde est une anarchie qui fonctionne » (Le Routard).

J’aurai l’occasion de revenir sur les facettes sociales, religieuses et économiques de l’Inde, pays en plein choc interne de civilisations où le Moyen-âge affronte au quotidien un XXIéme siècle qui s’occidentalise un peu plus chaque jour.

La victoire par KO de l’un ou de l’autre condamnerait l’Inde à brève échéance. L’économie tirera l’Inde de la misère. La spiritualité l’épargnera du chaos matérialiste.

à suivre…

brève 002 – lue dans un magasine

C'est la devanture du salon de coiffure message (premier étage). Qu'est ce que vous vouliez que je mette d'autre comme photo?

C’est la devanture du salon de coiffure massage (premier étage). Qu’est ce que vous vouliez que je mette d’autre comme photo?

lue chez le coiffeur, dans un magasine de mode, l’annonce suivante s’adressant aux futures mariées : « En vue de la préparation au mariage, l’hôpital XXX propose des réductions de diamètre de vagin ainsi que la réparation ou reconstruction de l’hymen.

PS: Je communiquerai l’adresse à toute celle qui m’en feront la demande. Discrétion assurée.   .

Guides et presse indienne

Chaque matin, nous recevons "The Hindu" sur notre paillasson.

Chaque matin, nous recevons « The Hindu » sur notre paillasson.

Nous avons avec nous 3 guides pour nous accompagner dans notre séjour: Le Routard -Inde du Sud et le Petit Futé – Inde du Sud pour les bonnes adresses et système « D » et le « Inde » de chez Hachette pour la documentation. C’est grâce à eux que nous avons commencé notre exploration, mais nos amis indiens viennent de plus en plus diriger nos regards sur leur pays.

Nous sommes abonnés à l’édition régionale d’un quotidien: « The Hindu ». Un journal de 30 pages avec, chaque jour, 2 ou 3 suppléments thématiques. La presse peut rendre jaloux tous ses confrères autour du monde.

« Incroyable presse indienne – La presse (papier)s’effondre dans le monde entier. En Inde, elle affiche une santé insolente.Avec plus de 60 000 titres vivants, elle est diffusée en une vingtaine de langues locales. Chaque jour, The Time of India vend 13 millions d’exemplaires dans un foutoir inouï. Quelques secrets: un prix de ventetrès faible (moins de 5 centimes d’euro, une vrai liberté par rapport au pouvoir… Extrait du guide « Le Routard: Inde du Sud 2013 » page 113. Notre Hindu affiche le prix de 3 roupies y compris les suppléments, c’est à dire actuellement 4 centimes d’euro!

Home, sweet home!

premier contrôle...

premier contrôle en bordure d’OMR

Quand notre guide nous a amené face à ce qui est devenu notre immeuble, ce ne fut pas l’emballement. L’édifice est caché de l’avenue par l’immeuble d’une société de gestion de réseaux informatiques américaine : AKDR.

Un premier contrôle le long de la voie rapide. Un parking visiteur. U, second contrôle deux cent mètres derrière. Puis un immeuble à l’aspect plus d’un HLM que d’une résidence de standing.

Mais une fois pénétré dans cette résidence toutes nos appréhensions tombent: suivez lz guide.

si vous voulez bien nous suivre à l’intérieur…

Mais il y a quelques revers à la médaille.

1) il n’y a pas d’adduction d’eau pour le quartier. C’est une noria de camions qui, inlassablement, à longueur de journée viennent nous alimenter en eau. Nous sommes obligés d’utiliser un purificateur par appartement

2) il n’y a d’eau chaude que dans les 3 salles de bain. Pas d’eau chaude dans la cuisine.

3) actuellement le courant électrique est interrompu chaque après-midi, de 14h00 à 16h00. Néanmoins, des coupures non programmées sont fréquentes. Hier, 4 coupures en 5 minutes. Faire la lessive est toute une aventure: notre machine n’ayant pas programmateur, elle s’arrête au beau milieu d’un cycle… L’humour compense cela  Actuellement, l’Inde ne peut répondre à la demande énorme en énergies de toutes sortes.

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Un des nombreux camions alimentant l’immeuble en eau

MAIS NOTRE ENVIRONNEMENT NOUS INTERDIT DE NOUS PLAINDRE: NOUS SOMMES – HAUTEMENT ENCORE – DES PRIVILÉGIES.

OMR

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Les vingt premiers jours, nous avons résidé à l’hôtel « Fortune », le temps de trouver un appartement, l’équiper et le meubler. Notre logement provisoire n’est qu’à quatre kilomètres, à peine, de Maersk Gobal Services, l’entreprise de Béa.

Dès son premier jour de travail, je décide d’aller la rejoindre à pieds. Pour cela, il suffit d’emprunter une seule route. Mais quelle route! La Rajiv Gandhi Salai, plus connue sous les initiales « OMR » pour Old Mahabalipuram Road. Il y a 6 ans, lors de son premier séjours ici, Béatrice avait pu constater une route non carrossée, défoncée dont les bas côtés voyaient germer quelques rares immeubles modernes. Les tentacules du Chennai de 2013 ont désormais une emprise totale sur le paysage.

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OMR est une route rapide à deux voies. Séparé d’un muret central et de deux murets latéraux, cette « Express Way » est péniblement limitée en vitesse par des panneaux affichant « 40 ». A quarante miles à l’heure, la limite est déjà dépassée, mais il faut se rendre à l’évidence, ce sont des kilomètres heure. Ici, système métriques et mesures anglaises cohabitent et l’on passe de l’un à l’autre. Il y a peu, mon ami Marc voulant acheter un étendoir à linge, s’est entendu expliquer qu’il disposait de quinze mètres de corde sur un appareil de trois pieds de haut.

Le peuple de la voie.

 

Mais pour ce premier jour, plus que la circulation tonitruante et klaxonnante, c’est le peuple de la rue qui retient mon attention.Toutes les femmes se parent de tenues traditionnelles qui fleurissent de leurs couleurs chatoyantes la terne chaussée poussiéreuse. L’homme, pour sa part, a adopté une tenue occidentale, chemise claire et pantalon sombre. Quelques anciens s’accrochent encore à des tenues millénaires. Beaucoup vont pieds-nus.    Par respect des coutumes, la femme s’éclaire de tenues traditionnelles. L’homme rêve d’Occident en adoptant l’uniforme terne des pays encore riches. D’ailleurs, les entreprises les y encouragent en imposant cet habit monotone.

Cette voie mérite, ô combien, le titre d' »artère ». Il s’y insuffle et s’y coule en direction du coeur de ville, un peuple à la peau sombre pour enrichir de vitalité cette mégapole de bientôt dix millions d’habitants.

La voie.

OMR est une deux fois trois, voire deux fois quatre voies. C’est selon. Selon l’endroit, enserrées de murs de béton qui devraient endiguer une marée mécanique où s’agitent, s’agglutinent ou se dispersent des milliers de deux, trois ou quatre roues. Motos, autos, camions, autobus et les fameux rickshaws, poux jaunes de la route qui peuvent vous emmener partout, même à contresens de la circulation. Dans tous les sens, quelques bovidés broutent le macadam ou tirent d’antiques charrettes. Dans les murs de bétons, quelques échancrures permettent de faire demi tour, de changer de voie, de repartir à sens ou contresens sur des latérales mi-routes, mi trottoirs où règne ou folle anarchie. Un trottoir ou se meut, plus ou moins vite, tout ce qui peut se mouvoir, vivant ou mécanique. Cette troisième voie se pare parfois de pavés auto-bloquants devant des immeubles récent ou explose en parcours du combattant, terrain défoncé rempli d’obstacles divers où se tordent les chevilles et où baillent par dizaines les gueules des égouts sans couvercle qui pourraient nous engloutir à chaque pas dans un cloaque deux ou trois mètres plus bas, si l’on n’y prend pas garde.

Désormais, cette voie est désormais la nôtre: c’est sur sa rive que nous habiterons deux ou trois ans.