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Les vingt premiers jours, nous avons résidé à l’hôtel “Fortune”, le temps de trouver un appartement, l’équiper et le meubler. Notre logement provisoire n’est qu’à quatre kilomètres, à peine, de Maersk Gobal Services, l’entreprise de Béa.
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l’entreprise où travaille Béa et quelques 2 800 (?) autres personnes.
Dès son premier jour de travail, je décide d’aller la rejoindre à pieds. Pour cela, il suffit d’emprunter une seule route. Mais quelle route! La Rajiv Gandhi Salai, plus connue sous les initiales “OMR” pour Old Mahabalipuram Road. Il y a 6 ans, lors de son premier séjours ici, Béatrice avait pu constater une route non carrossée, défoncée dont les bas côtés voyaient germer quelques rares immeubles modernes. Les tentacules du Chennai de 2013 ont désormais une emprise totale sur le paysage.
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OMR est une route rapide à deux voies. Séparé d’un muret central et de deux murets latéraux, cette “Express Way” est péniblement limitée en vitesse par des panneaux affichant “40”. A quarante miles à l’heure, la limite est déjà dépassée, mais il faut se rendre à l’évidence, ce sont des kilomètres heure. Ici, système métriques et mesures anglaises cohabitent et l’on passe de l’un à l’autre. Il y a peu, mon ami Marc voulant acheter un étendoir à linge, s’est entendu expliquer qu’il disposait de quinze mètres de corde sur un appareil de trois pieds de haut.
Le peuple de la voie.
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la pause café qui peut durer très longtemps
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depuis que je parcours les trottoirs d’OMR, sur deux fois 6 kilomètres, je n’ai jamais rencontré d’occidentaux.
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Pause-café. certaines de ces charrettes ont été financées par le Rotary.
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Inutile de faire 100 ou 500 mètres pour traverser la voie
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Trois ou quatre sur une moto est monnaie courante. Si le casque est vivement conseillé par les autorités, mais quand il est porté c’est uniquement par le conducteur.
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Ici l’avertisseur sonore est roi: c’est une symphonie 24H/24
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La voie rapide se remonte à contresens, à pieds, en deux roues et même en voiture!
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Petit
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On débouche sur la voie sans crier gare, c’est celui qui vous évite qui klaxonne.
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On attend le bus sur la chaussée. Si bien, les véhicules roulent également sur les trottoirs qui n’en sont peut-être pas.
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OMR est à péage…
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sauf pour certains privilégiés dont in affiche les noms.
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Mais pour ce premier jour, plus que la circulation tonitruante et klaxonnante, c’est le peuple de la rue qui retient mon attention.Toutes les femmes se parent de tenues traditionnelles qui fleurissent de leurs couleurs chatoyantes la terne chaussée poussiéreuse. L’homme, pour sa part, a adopté une tenue occidentale, chemise claire et pantalon sombre. Quelques anciens s’accrochent encore à des tenues millénaires. Beaucoup vont pieds-nus. Par respect des coutumes, la femme s’éclaire de tenues traditionnelles. L’homme rêve d’Occident en adoptant l’uniforme terne des pays encore riches. D’ailleurs, les entreprises les y encouragent en imposant cet habit monotone.
Cette voie mérite, ô combien, le titre d'”artère”. Il s’y insuffle et s’y coule en direction du coeur de ville, un peuple à la peau sombre pour enrichir de vitalité cette mégapole de bientôt dix millions d’habitants.
La voie.
Le trottoir se construit par tronçons
Bouche d’égout
Une autre des nombreuses bouches d’égout béantes
vue du 12ème étage de la “Radjiv Gandhi Salai”, plus connu sous le nom de “OMR”
Passerelle pour le franchissement piétonnier
La nuit le trafic ralentit à peine, mais les vitesses s’accélèrent…
les fêtes religieuses empiètent sur la chaussée et ajoutent à la pagaille
OMR est une deux fois trois, voire deux fois quatre voies. C’est selon. Selon l’endroit, enserrées de murs de béton qui devraient endiguer une marée mécanique où s’agitent, s’agglutinent ou se dispersent des milliers de deux, trois ou quatre roues. Motos, autos, camions, autobus et les fameux rickshaws, poux jaunes de la route qui peuvent vous emmener partout, même à contresens de la circulation. Dans tous les sens, quelques bovidés broutent le macadam ou tirent d’antiques charrettes. Dans les murs de bétons, quelques échancrures permettent de faire demi tour, de changer de voie, de repartir à sens ou contresens sur des latérales mi-routes, mi trottoirs où règne ou folle anarchie. Un trottoir ou se meut, plus ou moins vite, tout ce qui peut se mouvoir, vivant ou mécanique. Cette troisième voie se pare parfois de pavés auto-bloquants devant des immeubles récent ou explose en parcours du combattant, terrain défoncé rempli d’obstacles divers où se tordent les chevilles et où baillent par dizaines les gueules des égouts sans couvercle qui pourraient nous engloutir à chaque pas dans un cloaque deux ou trois mètres plus bas, si l’on n’y prend pas garde.
Désormais, cette voie est désormais la nôtre: c’est sur sa rive que nous habiterons deux ou trois ans.