Le temps semble en suspens. Volontaires confinements des êtres en quête d’harmonie.
Le battant s’élance…Oscille…Heurte… 🕉 surgit du bronze .
Se taisent les êtres à l’écoute de l’alliage-vibrant.
Vibrent de concert le bronze, la chair et l’os. Vibrent de conserve.
🕉 se dilue… Rejoint le silence.
Existent encore des lieux secrets.
Si près. Si loin.
Existent encore des lieux sacrés. Si près.
Si lointains pour qui se détourne.
Le temps doit s’abolir. En chacun.
Le miracle, s’il existe, est à long terme.
Très long terme.
Le but est illusion. Le joyau est au coeur de l’instant-figé.
Le miracle précédera le but…
Ou ne sera pas.
Etienne Lallement – le 4 avril 2021 – Saint Joseph – La Martinique
ce texte n’est qu’une réflexion personnel et non une communication des moines Bouddhistes – dont je ne suis pas – qui méditent près de chez nous. Pour en savoir plus sur la réalité de leurs activités en Martinique: https://www.facebook.com/dogen.martinique
La faune, la flore habitent le lieu de méditation.
74 000 Indiens ont été tués en France pendant la première guerre mondiale.
Je suis né au “beau” milieu du XXème siècle. L’Europe sortait à peine d’un demi-siècle de deux guerres mondiales sur son sol. Les tonnerres des combats s’estompaient vers l’Est. Vers le Sud. Malgré cela les tombeaux français avalaient toujours et encore…
L’éducation – dite “nationale“, nous vouait au culte du “héros de 14-18“, du héros “de 39-45“.
Je vivais dans un pays de “héros“! A leur exemple, je devais, s’il le fallait, “mourir pour la Patrie” comme le firent mes pères! Je m’époumonais en Novembre et Mai, un bouquet de fleurs à la main au pieds du monuments aux morts de ma commune suivant docilement et fièrement mon instituteur.:
De tout temps, les enfants entonnent des hymnes dont ils ne saisissent pas les significations profondes.
Cette image “héroïque” s’est bien écornée depuis. Pire! Pire encore!
Dans les deux guerres “intramuros“, “la fine fleur” de la jeunesse bien portante de notre pays est poussée au front portée par la drogue de discours anesthésiants. La conviction s’inocule. L’émotion porte à la violence.
Les familles pleuraient leurs héros. “Trop tôt disparus“.
Et la leçon? Quelle leçon?
“Ouvrez le ban! Sonnerie aux morts!” La jeunesse a le privilège de mourir à la guerre, de mourir pour des Idées. Les idées de qui? Pour les idées d’autres dont le seul fait d’armes est de financer les monuments aux morts, frapper des médailles, rassurer les veuves et les mères éplorées! Les champs d’horreurs se muent en champs d’honneur. “Des monuments à leur gloire éternelle” osèrent les chevilleurs de la jeunesse. L’Honneur est sauf! Fermez le ban!
La vie continue! Chacun retourne à sa besogne et ses soucis “personnels”. A ses “propres” préoccupations. Les noms s’estompent sur les monuments et les tombes, comme “Liberté, Egalité et Fraternité” s’effacent du fronton des écoles de la République, s’effacent des cœurs, s’effacent des âmes!
2020 : “Nous sommes en guerre!”.
Un virus nous déclare la guerre au nez et à la barbe des généraux devenus bien inutiles et trop occupés à une guerre sans Champs d’Honneur! Sans gloire pour eux! Les places étant vacantes, les étoiles de la médecine et de la pharmacie crèvent les écrans et s’engouffrent dans la brèche et rivalisent de stratégies improvisées, hétéroclites, contradictoire. Les industriels de la pharmacie produisent à la hâte des munitions antivirales. Les armées ont changé de professions. Les néo-généraux de cette guerre sont, ici aussi, planqués derrière les fantassins en blouses blanches. Les remparts innocents des émirs de la molécule seront couverts de gloire et de reconnaissance, voire de décorations pour bravoure au front.
Au front de cette guerre, chaque mort est une défaite! Les statistiques font des ravages dans les esprits! Les avalanches de discours nous font douter de notre intelligence, de notre capacité de discernement.
Les réactions de tout un chacun prouvent que le “patriotisme” est d’un autre âge. Désormais, l’idée même de la mort effraie nos dirigeants. La multiplicité des médias s’affronte et façonne. La démagogie règne en maître. La démagogie sème illusions et angoisses. Les totalitarismes fourbissent leurs armes de séduction, “blanchissent” leurs uniformes. “L’heure est venue!“. Le malheur de tous fait le bonheur de quelques uns. Quelque soit les candidats, quelque soit l’époque, toutes les guerres sont des affrontements d'”EGO- SUM“! Moi, Je suis. J’existe, je m’impose et je dicte. Les uns cherchent la Gloire, les autres la fortune. Les partisans de la gloire s’illusionnent. Les adeptes de la fortune continuent de tisser leurs stratégies “inhumaines”.
Les marionnettes politiciennes s’illusionnent encore sur leurs pouvoirs. Sur leur liberté!
Les Hommes disparaissent, les mentalités demeurent.
L’EGO-SUM a ruiné l’Egypte. L’EGO-SUM a réduit à néant l’Empire Romain. L’EGO-SUM a détruit l’Empire Chinois et de petits royaumes. L’EGO-SUM de quelques-uns étouffe notre civilisation. “Mais après tout, après nous le déluge!” diront-ils. L’important c’est d’être et d’exister pour les autres à son propre bénéfice. Pour Soi. L’EGO-SUM n’est pas l’exclusivité d’une strate de population, nous sommes tous concernés.
Notre époque voit de nouveaux “communautarismes” fleurir et se renforcer dans de nouvelles formes de patriotismes “sectaires“. Les agrégats humains se diversifient dans des attractivités aux émergences “sauvages“. La désagrégation des grands courants religieux et politiques, une perte générale de confiance génèrent et amplifient les “angoisses“.
L’instinct de survie crée une “féodalité” du XXIème siècle. Contre ses peurs, l’humain bâtit des murailles et s’y enferme avec ceux qui “attisent” sa sympathie. Contre l’angoisse, pour se libérer, il choisit la plus inexpugnable des forteresses et s’y incarcère.
Pourtant, “l’œil” est au coeur des remparts et poursuivra le bâtisseur jusqu’au seuil de la tombe qu’il atteindra cahin-caha.
Etienne Lallement – le 28 mars – 2021
Les photos de cet article ont été prises au mémorial militaire indien de Neuve-Chapelle dans le Pas-de-Calais par Jean-Guy Degroote.
La Liberté, l’être humain en fait une utopie, un rêve, alors qu’il la possède. Elle est inhérente à la vie. Mais que fait-il, que faisons-nous de cette liberté?
Et bien, l’être s’ingénie à vouloir asservir les êtres et la nature. Et la raison du plus fort est toujours la meilleure!
Il chante, il crie, il hurle “Ma Liberté, ma Liberté chérie!” tout en asservissant ses semblables et toute chose à sa porté. Il se condamne lui même, s’enchaîne aux lourds boulets qui scintillent, se pend haut et court à l'”arbre-potence” du désespoir et de l’angoisse.
LIBERTE est un maître-mot . Nous en sommes les esclaves. Esclaves de l’idée de liberté.
L’être est libre, mais “vivre libre” est-il de la nature humaine? “Etre libre” et “vivre libre” sont-ils incompatibles?
La liberté du plus fort…
Notre liberté ne serait elle que la liberté du choix de nos chaînes. Nos chaînes charpentent notre ego, ego de dominant, ego de dominé. L’ego nous fait survivre: la liberté ou la mort proclamait la Révolution. Avons nous le choix? La liberté ou la mort. La liberté et la mort.
Accroché à la nef de la vie, l’être, à la fois, exige et refuse la Liberté parée de la beauté du diable. La Liberté Vraie captive et épouvante.
La liberté est la mort.
Etienne Lallement – le 6 mars 2021 – Saint-Joseph – La Martinique –