Je n’ai plus rien écrit, j’ai délaissé mon appareil photo depuis le départ de Béatrice.
Depuis une semaine, j’ai repris la plume et l’objectif…
Ce matin, le soleil m’aspire en dehors de chez moi. Je pars à la (re)découverte de mon quartier, de mon village. Pour cette renaissance, je dirige mes pas vers les ruines du donjon qui surplombe l’école où aujourd’hui s’anime la kermesse de fin d’année scolaire: “Alexandrie! Alexandra!” Claude François a encore la côte au XXIème siècle!
Je dépasse la fête. Mes pensées vagabondent et devant la tour d’un autre âge se profile le souvenir de “Monsieur” Paul Van Wymeersch, historien de passion avec qui j’avais eu le privilège de m’instruire de l’histoire locale pendant que son épouse et ma maman partageaient des souvenirs de “l’occupation“: une partie de leur jeunesse.
Avec Paul, nous étions plutôt au Moyen-Âge local et régional, ses remparts, sa noblesse, son Histoire. Ses histoires: guerres et intrigues, mariages et trahisons emplissaient la voix forte de l’historien passionné. Passionnant. La dernière “trahison” qu’il évoquait avec emportement était “la fusion de La Buissière avec Bruay”.
La bâtisse ne lève plus vers le ciel que son donjon féodal: les remparts s’ils avaient résisté au combats de près sept siècles de guerres, n’ont pas résisté à la pioche des démolisseurs fourbie par le désintérêt et les besoins d’espace nécessaire “aux affaires”.
Ayant fait le tour du doigt dressé vers le ciel, je vagabondais dans les environs…
La porte arrière du stade-vélodrome: fin des années 1950, j’allais m’égosiller pour supporter l’équipe de “foot” de Bruay-en-Artois au grand dam de mon grand-père “pépé Antony”. Il faut dire que je répétais en criant bien fort et ramenais à la maison une belle collection d’insultes, d’injures et de “gros-mots”. Je m’empressais de les transmettre à mes petits camarades de l’école Pasteur. L’arbitre et les joueurs en prenaient plein leur grade. “Vae victis” aurait dit Brennus!
Plus jamais ça! L’horreur devait guérir l’occident des velléités de la guerre. De toutes guerres! Et pourtant!
La folie meurtrière est-elle une gravure génétique dans le génome humain?
Comment des “milliers” peuvent s’immoler sur l’autel des sacrifices au profit de quelques-uns! L’idée de mourir pour des idées est-elle le fruit d’une éducation? pire d’un endoctrinement? Ne meurt-on que pour choisir une servitude que nous appelons abusivement “Liberté”?
Nous n’avons qu’une liberté, c’est celle de choisir nos chaînes.
Les enfants de nos enfants ne s’ouvriront à un nouveau principe de liberté qu’aux mamelles du respect mutuel de tous envers tous. La condition est de mettre déjà en eux une soif de liberté emprunte d’égalité et de fraternité. D’équité!
En ce 11 novembre 2022, il nous semble percevoir un frémissement dans ce sens dans les commémorations de l’Armistice 1918. Les adultes se mobilisent, les enseignants se motivent et motivent, les jeunes adhèrent et participent: c’est de bonne augure.
Mais de longs et pénibles efforts sont encore nécessaires.
La guerre est en Europe! La frontière ukrainienne est à 1 800 km de Calonne-Ricouart ! 2 heures d’avion!
Dans l’esprit de l’Homme du 21ème siècle et à fortiori dans celui de nos enfants, le “patriotisme” n’a plus beaucoup de signification. Alors? Mourir pour la Patrie n’a pas de sens!
Qui se culpabilise quand il achète le dernier “machin à la mode”? Peu importe si la production “à l’étranger” est le fruit de l’exploitation de l’homme par l’homme! De l’enfant par l’homme!
J’étais à Calonne-Ricouart en ce 11 novembre et j’ai pu percevoir dans les paroles d’enfants, dans les propos du maire, ce frémissement qui donne espoir. Il reste, désormais, à mobiliser.
A défaut d’éthique, l’être humain a forgé des morales! Les morales nous donnent des lois. L’éthique nous donne du coeur.
Echos aux vœux pour 2022 émanant de Jacques, Jean-Marie, Patrick, Françoise, Hélène, Bernard, Eliane, Marie-Hélène, Stephan, Lisette, Mireille, Annie, Guillaume, Jean-Claude, Dominique et tous les autres… Gylna portait l’ultime estocade votive dans les dernières heures de janvier. Je ne retiens les prénoms que des derniers messages arrivés, de ceux qui déployaient quelques lignes. Le plus prolifique des quelques trois-cent-cinquante correspondants, nous gratifiait de deux pages! Vous comprendrez qu’il m’est impossible de répondre à tous individuellement.
En fait, il faut dire que ,de plus en plus, les messages se limitent à des animations sur les réseaux sociaux aussi chatoyantes qu’exubérantes en explosions pétaradantes. Nous avons même reçu le même feux d’artifice vingt sept fois! Record de ce début d’année! Par contre, nous n’avons reçu qu’une seule fois un feu d’artifice sous forme d’éclosions accélérées de fleurs. Merci Annie.
“Artifices” serait-il le mot le plus caractérisant de notre civilisation en 2022?
Par habitude, pudeur, discrétion, par peur même, chacun d’entre vous utilise le support de son choix, Messenger, WhatsApp, mail ou téléphone avec ou sans vidéo délaissant l’espace dévolu sur le blog. Rien de ce genre dans la boite aux lettres désespérément vide au portail de la maison. Mais que deviennent les éditeurs de cartes-postales et nos amis les facteurs en cette période d’intenses échanges? Sont-ce des victimes collatérales de plus d’un progrès galopant?
La verve épistolaire déployée me confirme une fâcheuse tendance à la “déprime“. “Déprime” amorcé depuis quelques années et toujours en accélération. En macération! Force est de constater que notre époque se complait de “copier/coller”, noyant trop souvent la pensée individuelle en un marécage glauque générateur de remugles indifférenciés. A respirer ces effluves, la tête me tourne. Le nauséeux étouffe la fragrance. Mais soyons conscient qu’un seul fruit pourri rend insupportable le panier tout entier. Dix fruits sains ne sauveront pas la réputation du même panier.
Le nœud du drame est là. Le bonheur est moins contagieux, moins évident, moins communiquant que le malheur et la haine?
Et pourquoi donc?
Dans la course effrénée de la vie, les “optimistes” sont l’essentiel du “peloton” de nos correspondants. En toute discrétion. En trop de discrétion. Par gêne? Par peur? Mais la question doit se poser: optimisme sincère ou optimisme “forcés”? Émile Coué de la Châtaigneraie a toujours des adeptes!
Si ma propre missive initiale a pu paraître “pessimiste“, mon alerte se limite à l’état d’esprit de mes contemporains et non à la vie. La vie est la vie. La vie est vie. Depuis la nuit des temps, sans faillir!
D’Auvergne, sous la plume d’un Jacques et de sa muse Maryvonne, mes propos sont qualifiés de “jouissifs” et de “parler vrai“. “Jouissifs” flatte mon ego. “Parler vrai” m’interpelle. Un autre Jacques me remercie d'”écriretout haut ce que nous sommes nombreux à penser confusément, sans savoir le formuler, ou plutôt sans vouloir le clamer avec honnêteté aussi clairement.”.
Pour vivre heureux, faut-il vivre caché? L’être heureux n’a-t-il pas le droit de témoigner de son bonheur, de rayonner? La peur de perdre “notre petit bonheur” nous fait-elle nous ceindre de sombres remparts? La crainte de l’autre ou la volonté de l’ignorer ne nous transforment-t-elles pas en tortues promptes à se caparaçonner? Lenteur et prudence du timoré font de lui le gibier de prédilection du prédateur.
Paradoxe supplémentaire, s’il en fallait, le bonheur rend parfois honteux celui qui le possède.
Jean-Marie se sent tel un “être pestiféré dans sa retraite [qui] observe avec une épouvantable lucidité ce qui se passe dans mon cher pays. La rancœur qui suinte de tout côté […] . Un monde complètement dingue, anthologie de la maladie mentale […] Je ne désespère malgré tout pas de l’Homme.”.
Ces derniers propos peuvent résumer l’amplitude de l’ensemble de vos messages. J’y reviendrai en conclusion.
“Souffre que je ne réponde pas pareillement. Je vous embrasse “fraternellement” et ce mot résonne chez moi car il émane d’un lieu où l’écho est infini.“… […] “Que cela ne nous empêche pas d’espérer.”
“Ne réponde pas pareillement“!. Bien heureusement! Il appartient à chacun de s’exprimer selon sa personnalité. Fi de plagier le correspondant ou de copier une forme épistolaire qui nous est étrangère. Dans toute correspondance, soyons “nous-même”. La volubilité n’est pas toujours signe de “qualité” d’écriture ni, surtout même, signe de “sincérité”. Dans les échanges, la sincérité prime surtout. Sur tout! Trois lignes peuvent l’emporter sur trente page. (Laissez ici l’ignoble que je suis battre sa “coulpe”sans rougir). Le mot “fraternité” me réjouit venant “d’un ami fidèle”. L’efficience de ce mot ou plutôt de la réalité qu’il est censée représenter possède la capacité de changer la face du monde. Mais… notre époque le voit s’atrophier comme “peau de chagrin” chez les “Cassandres”. Les beuglements démago-politiques de tout bord semblent vouloir sa perte alors même qu’ils en revendiquent les valeurs! Hypocrisie! “Narcisse et Ego” sont le couple infernal de notre époque hypermédiatisée. Même les hérauts de la “fraternité sacralisée” dont nous sommes sont gangrénés. “Alerte! On ENTRE en profane…“
Plus optimiste, l’une d’entre-vous, perçois “des signes de partage, amour, amitié, lumière, espérance“. Tout n’est donc pas perdu si nous sommes capables de “percevoir” des qualités universelles qui ne pourront vivre, survivre que si nous les portons comme des réalités de vie. De nos vies!
Un couple de nos amis nous souhaite “Une santé en inox!“. Toute expression de la vie, philosophique, mentale, sentimentale, professionnelles ou religieuse ne peut s’épanouir qu’adossée à la “bonne santé”! L’équilibre philosophique, mental, sentimental, professionnel ou religieux doit concourir au “capital santé” et à la vitalité qui permettra de faire face à la maladie. Cette “quête d’équilibre” doit être une priorité de l’éducation.
D’autres envois sont plus concis, mais tout aussi vivifiant: “Santé! Santé! Santé! Que 2022 soit explosif“. Nous prenons cet appel au sens le plus positif. Cette Annie n’a rien d’une terroriste mais prône “l‘explosion de bonheur, de paix et d’amour!“
Un couple de “nordistes”, envisage pour nous “des rencontres, des découvertes, amour et bonheur partagé.“. Voilà sans doute des composants essentiels de la “recherche d’équilibre“. Vivre par l’autre au travers de l’autre. L’équilibre personnel ne peut se concevoir que dans la quête d’osmose dans l’environnement humain. Là aussi, il faudra aller à l’encontre des “vociférateurs-semeurs-d’angoisse” qui prêchent l’ostracisme, la xénophobie et le repli identitaire.
Une amie “très chère” du midi scrute dans le retro “les êtres chers, les amis véritables” qui nous laissent désormais continuer la vie sans eux. Du moins physiquement…[“A d’autres dimensions Domi!“] En effet, “l’année(2021) a creusé des trous irréparables.”. Faisant fi des réseaux sociaux elle prend le temps d’écrire à chacun des “amis triés sur le volet“. Les mots “Je vous aime, vous me manquez! mettent un point d’orgue à notre émotion en ce temps de convenances polies, impersonnelles ou intéressées. Elle suspend son trait par “Vivons le mieux du monde! Paix! Amour!“. Qu’ajouter de plus vibrant?
J’en terminerai avec les citations avec Guillaume qui souhaite de “s’épanouir pleinement, croquer la vie à pleine dents. Il ne tient qu’à nous de faire de 2022 une merveilleuse année. L’important, c’est qu’il y ait le moral!“. Conclut-il.
En conclusion, laissez-moi vous présenter mes “intuitions”, tentatives explicatives de cette désespérance insidieuse “qui crève les écrans”. Ecrans qui masquent les chausse-trappes qui piègent
notre chemin…
En 70 ans de ma propre vie, j’ai pu constater une nette progression de la qualité de vie. Dans les années 50/60, période de reconstruction d’après-guerre, des bidons-villes cernaient nos métropoles urbaines. Très peu de familles disposaient de téléphones, de télévision, de toilettes dans les habitations, de salle de bain….Réfrigérateurs, machines à laver le linge, à laver la vaisselle étaient les vedettes du salon des arts ménagers et alimentaient les scoop de l’information mais pénétraient doucement, très doucement les demeures françaises les plus aisées. Les Français consommaient essentiellement “français”. Les informations étaient contrôlées par le pouvoir. Le pouvoir envoyait nos pères, nos frères, en Algérie pour une guerre qui n’en portait pas le nom mais qui endeuilla bon nombre de familles. [près de 25 000 morts, dont 15 500 au combat ou par attentat, 65 000 blessés et 485 disparus]. Combien de combattants rentrèrent traumatisés?
Puis tout s’accéléra dans les années 70. Les progrès de la technologie partirent en flèche, laissant à la traîne l’éducation qui n’avait pas le temps de s’adapter. Les offres de consommation explosèrent en quantité. Les produits disparaissaient noyés sous les rêves entretenus, noyautés par les chaînes de la commercialisation.
La vie devenait l’art d’assouvir ses rêves matériels!A tout prix!
Ce tableau – ci dessous – n’a pas de valeurs absolues. Imaginons que le “temps” s’écoule de la gauche vers la droite sur une période équivalant à la vie moyenne d’un humain (France). La ligne brisée représente l’évolution de la “qualité de vie ressentie” au sens le plus large du terme. La ligne rouge est l’évolution “lissée” de la qualité de vie ressentie sur la totalité de la vie de cet humain.
Ce graphique ne possède pas de valeurs absolues, ni en abscisse, ni en ordonnée.
Flèche “C”: le jeune enfant dans toute son innocence découvre la vie et ne peut la valoriser qu’au contact de ses parents et de ses éducateurs. L'”ambiance” de la prime jeunesse conditionnera à vie.
Dès l’adolescence, l’esprit critique fera surface avec ses angoisses et ses révoltes. Le conditionnement de “l’être” sera encore l’effet de l’environnement humain dont le cercle ne cessera pas de s’étendre. Puis, rapidement, notre culture de communication à outrance amplifiera l’ouverture aux “mondes conditionnés”. De plus en plus conditionnés!
L’âge adulte (pic 1 du graphique). A ce stade, ayant vécu une période de “progrès”, le jeune adulte constatera une régression dans sa perception de la vie. Cette perception étant “dans l’air du temps”, c’est la majorité d’une génération qui méconnaitra progressivement l’espérance et se réfugiera dans les soins palliatifs de la surconsommation tout azimut. L’inanité sera loi.
L’âge adulte (pics 2, 4, 6 du graphique). Ayant atteint un point critique de la descente aux enfers, cette génération “donnera un coup de pied au fond de la piscine” qui lui permettra de remonter en direction de la surface. (flèches A et B).
Depuis la nuit des temps, “l’esprit religieux”, “la foi” tenaient lieu de coup de pied. Il faudra désormais suppléer à sa défection pour trouver une nouvelle énergie. Une nouvelle “spiritualité”? Sous quelle forme?
Toute la vie de “l’individu” et, par delà, de la “collectivité” sera faite de “hauts et de bas”.
Actuellement, nous nous sentons en régression. L’évolution “des valeurs” nous alerte, nous angoisse. Il ne s’agit qu’une courte vue de l’esprit car nous réfléchissons à l’aune de notre seule existence très limitée dans le temps. A notre insu, le progrès de l’Humanité est en marche. Cela se paiera par la chute plus ou moins prononcée de notre civilisation. Les Egyptiens, les Grecs, les Mayas, les Romains…Ces civilisations ont plus ou moins disparues mais nous en sommes les héritiers “culturels”. Héritiers d’une spiritualité désenfumée. Les pyramides, leurs temples, les momies, les œuvres d’art et les écrits même ne sont qu’épiphénomènes. L’héritage est immatériel et intemporel. A nous de l’enrichir pour que, peu à peu, très lentement mais sûrement, en transmettant notre expérience, l’Humanité érige une “Ethique”, un “art de vivre ensemble”, une “science du bonheur”.
A l’échelle de la Vie, nous ne pouvons qu’avoir confiance.
A notre petite échelle temporelle, le désespoir ne peut-être que de mise, à moins que …
Que les êtres heureux se lèvent et proclament leur bonheur à la face du monde!
Et nous verrons bien qui sont les plus nombreux!
Béatrice & Etienne Lallement – janvier/février 2022 – Saint-Joseph – Heureux en l’Ile de La Martinique
74 000 Indiens ont été tués en France pendant la première guerre mondiale.
Je suis né au “beau” milieu du XXème siècle. L’Europe sortait à peine d’un demi-siècle de deux guerres mondiales sur son sol. Les tonnerres des combats s’estompaient vers l’Est. Vers le Sud. Malgré cela les tombeaux français avalaient toujours et encore…
L’éducation – dite “nationale“, nous vouait au culte du “héros de 14-18“, du héros “de 39-45“.
Je vivais dans un pays de “héros“! A leur exemple, je devais, s’il le fallait, “mourir pour la Patrie” comme le firent mes pères! Je m’époumonais en Novembre et Mai, un bouquet de fleurs à la main au pieds du monuments aux morts de ma commune suivant docilement et fièrement mon instituteur.:
De tout temps, les enfants entonnent des hymnes dont ils ne saisissent pas les significations profondes.
Cette image “héroïque” s’est bien écornée depuis. Pire! Pire encore!
Dans les deux guerres “intramuros“, “la fine fleur” de la jeunesse bien portante de notre pays est poussée au front portée par la drogue de discours anesthésiants. La conviction s’inocule. L’émotion porte à la violence.
Les familles pleuraient leurs héros. “Trop tôt disparus“.
Et la leçon? Quelle leçon?
“Ouvrez le ban! Sonnerie aux morts!” La jeunesse a le privilège de mourir à la guerre, de mourir pour des Idées. Les idées de qui? Pour les idées d’autres dont le seul fait d’armes est de financer les monuments aux morts, frapper des médailles, rassurer les veuves et les mères éplorées! Les champs d’horreurs se muent en champs d’honneur. “Des monuments à leur gloire éternelle” osèrent les chevilleurs de la jeunesse. L’Honneur est sauf! Fermez le ban!
La vie continue! Chacun retourne à sa besogne et ses soucis “personnels”. A ses “propres” préoccupations. Les noms s’estompent sur les monuments et les tombes, comme “Liberté, Egalité et Fraternité” s’effacent du fronton des écoles de la République, s’effacent des cœurs, s’effacent des âmes!
2020 : “Nous sommes en guerre!”.
Un virus nous déclare la guerre au nez et à la barbe des généraux devenus bien inutiles et trop occupés à une guerre sans Champs d’Honneur! Sans gloire pour eux! Les places étant vacantes, les étoiles de la médecine et de la pharmacie crèvent les écrans et s’engouffrent dans la brèche et rivalisent de stratégies improvisées, hétéroclites, contradictoire. Les industriels de la pharmacie produisent à la hâte des munitions antivirales. Les armées ont changé de professions. Les néo-généraux de cette guerre sont, ici aussi, planqués derrière les fantassins en blouses blanches. Les remparts innocents des émirs de la molécule seront couverts de gloire et de reconnaissance, voire de décorations pour bravoure au front.
Au front de cette guerre, chaque mort est une défaite! Les statistiques font des ravages dans les esprits! Les avalanches de discours nous font douter de notre intelligence, de notre capacité de discernement.
Les réactions de tout un chacun prouvent que le “patriotisme” est d’un autre âge. Désormais, l’idée même de la mort effraie nos dirigeants. La multiplicité des médias s’affronte et façonne. La démagogie règne en maître. La démagogie sème illusions et angoisses. Les totalitarismes fourbissent leurs armes de séduction, “blanchissent” leurs uniformes. “L’heure est venue!“. Le malheur de tous fait le bonheur de quelques uns. Quelque soit les candidats, quelque soit l’époque, toutes les guerres sont des affrontements d'”EGO- SUM“! Moi, Je suis. J’existe, je m’impose et je dicte. Les uns cherchent la Gloire, les autres la fortune. Les partisans de la gloire s’illusionnent. Les adeptes de la fortune continuent de tisser leurs stratégies “inhumaines”.
Les marionnettes politiciennes s’illusionnent encore sur leurs pouvoirs. Sur leur liberté!
Les Hommes disparaissent, les mentalités demeurent.
L’EGO-SUM a ruiné l’Egypte. L’EGO-SUM a réduit à néant l’Empire Romain. L’EGO-SUM a détruit l’Empire Chinois et de petits royaumes. L’EGO-SUM de quelques-uns étouffe notre civilisation. “Mais après tout, après nous le déluge!” diront-ils. L’important c’est d’être et d’exister pour les autres à son propre bénéfice. Pour Soi. L’EGO-SUM n’est pas l’exclusivité d’une strate de population, nous sommes tous concernés.
Notre époque voit de nouveaux “communautarismes” fleurir et se renforcer dans de nouvelles formes de patriotismes “sectaires“. Les agrégats humains se diversifient dans des attractivités aux émergences “sauvages“. La désagrégation des grands courants religieux et politiques, une perte générale de confiance génèrent et amplifient les “angoisses“.
L’instinct de survie crée une “féodalité” du XXIème siècle. Contre ses peurs, l’humain bâtit des murailles et s’y enferme avec ceux qui “attisent” sa sympathie. Contre l’angoisse, pour se libérer, il choisit la plus inexpugnable des forteresses et s’y incarcère.
Pourtant, “l’œil” est au coeur des remparts et poursuivra le bâtisseur jusqu’au seuil de la tombe qu’il atteindra cahin-caha.
Etienne Lallement – le 28 mars – 2021
Les photos de cet article ont été prises au mémorial militaire indien de Neuve-Chapelle dans le Pas-de-Calais par Jean-Guy Degroote.
Lettre à Mireille, Laurence, Corinne, Thérèse, Maurice, Anaïs, Laurent, Emilie, Claude, Marlène, Jean-Claude, Charles, Colette, Marie-Hélène et quelques autres…
Pourquoi dans mon précédent propos, j’écrivais « comment extraire le Sage qui sommeille en chacun d’entre-nous ? ». J’ai hésité sur le choix du verbe, mais mes racines « Houillères-du-Bassin-du-Nord-et-du-Pas-de-Calais » ont influencé ma décision. J’écrivais donc « extraire » en référence et respect pour le mineur qui visite l’intérieur de la terre pour en « extraire » la pierre noire « fossilo-végétale » d’où jaillit la flamme lors de noces alchimiques où la mariée se prénomme « oxygène ». Désormais, avec son frère « pétrole », le charbon est condamné. L’Humain doit interrompre ce cycle « vieux comme le monde » de « vie-mort-vie » au risque de périr, de disparaître lui-même de la surface de la terre. L’apprenti-sorcier voit le ballet de ses ambitions s’emballer. Dérailler.
« Vie-mort-mort ». Les gourmandises brisent le cycle vital. La régénération n’est pas « faits » de magie ou de miracle, mais de temps. La nature prend son temps pour se renouveler et gare à celui qui veut la doubler ! La nature reprend le contrôle des opérations.
Humain ! L’avenir est dans tes mains ! Il est temps de « prendre-son-temps » ! Nous aboutirons tous, à notre heure, sur la ligne d’arrivée.
A ce stade, la question peut se poser :
« Le Sage que nous devrions chercher, est-il de nature humaine ? ».
Avec l’actualité, les réseaux-asociaux sont envahis « d’éructeurs » professionnels ou amateurs aux discours mortifères. Leur fonds de commerce est de semer le doute, le trouble, la peur, l’angoisse. Leur chalandise gonfle au son des complots, conspirations, machinations. D’un bruit qui court, d’une bribe d’information non étayée, se tissent des scénarios d’enfer. D’un synopsis indigent nait l’apocalypse.
Un soi-disant médecin annonce le flicage prochain de la population tout entière. La voix vibre de trémolos et se module propre à créer l’angoisse. Prédicateurs millénaristes sans crucifix. Nous ne connaissons ni son nom, ni son adresse, ni le lieu où il exerce sa profession. De tous temps, les gouvernements de tout pays surveillaient leurs ouailles. Désormais, ils sont largement dépassés par les nouveaux maîtres du monde. L’économie et la science. Les brevets rapportent des millions. La revente de fichier crée les milliardaires. Le « soft » bat le « hard » par KO ! Nos « détails » bancaires, notre fichier médical, notre profil fiscal et judiciaire, nos habitudes de consommateur sont accessibles à qui les moyens de les payer sous une forme ou sous une autre. Quand j’héritais de mes parents, des propositions de placements et investissements sont apparues. Dernièrement, je cherchais à me procurer un câble audio des plus ordinaires. Je renonçais à mon achat. Le lendemain, je recevais quatre propositions pour ce même type de câbles. Par ailleurs, je consulte des “tutos” sur « YouTube » sur le travail du bois : je suis envahi de propositions en tout genre pour le bricolage en général et le travail du bois en particulier. Je prends ma voiture, un train, un bateau, un avion…je suis suivi à la trace. Vous accouchez et des propositions commerciales arrivent sans que quiconque n’ait levé le petit doigt.
Alors que faire ? Renoncer ! Renoncer aux soins, renoncer à l’informatique connectée, renoncer aux services bancaires (cartes de crédit, prêts et autres), renoncer au téléphone et la télé ? Sommes-nous prêts à lâcher ce qui a envahi notre quotidien ? Accepter ou renoncer au monde actuel ?
L’atome a fait la preuve de ses limites et pourtant il a été par « la bombe », le fer de lance de la « dissuasion ». « Un outil de sauvegarde de la paix » prétendaient ses partisans. Cette force est désormais ridicule face aux nouvelles menaces.
Demain, ce qui nous fait si peur aujourd’hui, sera consigné au grenier de l’Histoire.
Faisons confiance aux humains pour se créer d’autres dangers potentiels plus extravagants ! Plus terribles encore !
Dans les années 1960, le président de la Chine, Mao Tse Tong proclamait que l’unité d’un peuple se faisait face à un ennemi commun. Le « Covid 19 » est un ennemi commun à plus de 7 milliards d’individus. Pouvons-nous lui opposer les forces conjointes de l’humanité tout entière…soit 197 pays reconnus par l’ONU ou 324 qui revendiquent leurs existences. Les ennuis commencent ! Les forts reconnaissent ou ignorent. La raison du plus …plus fort en quoi, d’ailleurs ?
L’ EGO prend le dessus. Ego de personne. Ego – entretenu – de nations. Le patriote doit savoir mourir…mourir pour quoi, pour qui, d’ailleurs ?
La « clientèle » des uns et des autres sautillent d’un pied sur l’autre en perpétuel déséquilibre.
Le séide vire au sycophante dans l’espace d’une phrase ! Quelle bitte pour quel amarrage ? Le commun des mortels surnage et suffoque dans la mer des marasmes. L’Amérique ne fait plus rêver.
Les deux maîtres du monde sont le pouvoir et l’angoisse. Suzerain et vassal. L’un n’existe pas sans l’autre. Carburant et comburant. Gouvernement de maîtres-esclaves.
Devons-nous procréer ?
Devons-nous procréer ? Voilà donc la question qui doit travailler plus d’un couple !
Ô que OUI ! Nous le devons !
Ma réponse pourrait en étonner plus d’un à la suite des propos qui précèdent : il est impératif que la vie gagne le combat contre l’ignorance, l’hypocrisie et l’intolérance, ces miliciens du pouvoir et de l’angoisse.
L’ignorance : l’Histoire de l’Humanité, classée au rang de vestige de l’éducation, nous apporte la preuve que la vie est en perpétuel progrès. Notre nez coincé entre le présent et notre égoïsme, nous empêche de réaliser notre existence comme un épisode de progrès. Ce progrès n’est certes pas linéaire et oscille. L’inhumain se dispute à l’humain. L’humain, peu-à-peu, avec le temps, prend le dessus. Notre esprit étroit manque de recul pour pouvoir juger de la réalité de cette évolution. Notre civilisation actuelle est un maillon de la chaîne du progrès. Même si ce progrès nous semble se faire au prix « du sang et des larmes ». Nous passerons le relais à nos enfants forts de notre expérience pour qu’ils puissent créer ce que nous n’avons pu qu’ébaucher. Mais, ils feront peut-être « table-rase » de nos rêves avortés. L’éducation doit être la priorité de nos existences. Dès le premier jour. Les premières années sont capitales. Les parents, les nounous, tous les personnels des maternelles, les instituteurs sont des acteurs majeurs de l’éducation et par là des vecteurs du progrès de l’Humanité tout entière. A partir du collège et jusqu’au bout des études, de la vie même, seules de légères « corrections de trajectoires » seront possibles. L’ignorance emportera dans son naufrage, l’hypocrisie et l’intolérance. Dès l’éveil à l’apprentissage, devraient intervenir les « philocrates » pour pouvoir aider à accoucher le Sage ! Le Sage est humain ! Il faut…
Extraire l’Être.
Etienne Lallement – le 9ème jour du 5ème mois de l’an 0 de l’ère du Coronavirus – soit le 9 mai 2020.
Une formule dit: “Cherche et tu trouveras“. Il est quelquefois inutile de chercher. Les êtres et les choses viennent à nous. J’avais envisagé de quitter le flux des œuvres de Patrick Chamoiseau pour retourner vers les mots de Césaire ou quelque autre antillais laissés en suspend… Mais, le hasard qui n’existe pas en a décidé tout autrement.
Entre une méthode Yoga et l’art de la conjuration par je ne sais quels grigris, onguents ou invocations, trônait une pile de “Chamoiseau”. Je complétai mes achats. Je retournai un exemplaire gansé de vermillon et la lecture de la “quatrième” écarta la promesse que je n’avais faite qu’à moi-même.
Une semaine suffit à infuser l’oeuvre. le magasin vend des encens et chaque page imprégnée exhale des fragrances orientales et sacrées. Une odeur de célébration parfume la lecture d’un opus consacré à la mort.
Pas de tragique. Par de larmoiement. Les effluves de la mémoire. Les phéromones du passé. Émotions du présent avec un rien de détachement.
Autour de Man Ninotte que le souffle a quitté, la vie d’une famille, la vie, l’histoire, les histoires d’un peuple. Tous se dévoilent dans leurs grandeurs et leurs faiblesses. Catharsis fleurissant en oeuvre littéraire. Maïeutique dé-livrant l’orphelin. Ceci n’est pas une fiction. Un auteur “fait” son deuil de sa “manman”. Humain.
Quel cadeau pour moi qui vis en Martinique depuis plus de trois ans et ne veux être assimilé mais vivre comme un poisson en mer créole. Livre important pour qui veut toucher l’art du vivre caribéen en ses racines, ses enchevêtrements “rhizomiques”.
Mes lectures font naître souvent des musiques en fond d’écran de mon imagination. A la lecture de “La matière de l’absence“, j’entendais la Symphonie Pastorale de Beethoven. Je ne veux savoir pourquoi. Elle s’interrompait de quelques mesures que déjà dans la béance du silence s’infiltrait la trompette de Miles Davis. Je sais pourquoi.
Suffirait-il à 60 millions de Français de dire qu’ils sont contre le cancer pour l’éradiquer ?
Certainement pas.
Pour le « Front National » et ses idées dont il n’est pas le seul ferment, ni le seul exploitant, c’est la même chose. Rien de sert de geindre. Les lamentations alimentent les idées combattues, aggravent l’état d’esprit de tous. Parler et s’unir dans des concerts de bonnes intentions ne suffisent pas. Loin de là. Nous ne percevons que des symptômes et saupoudrons des remèdes de perlimpinpin. Le mal prolifère par la communication sous toutes ses formes, mais ne peut se soigner par les « blablas » et des alliances de carpes et de lapins.
Notre civilisation engendre ses démons lentement et certains voudraient les voir disparaître par miracle. Utopie !
Notre civilisation réveille ses démons lentement et se refuse pendant longtemps à regarder la réalité en face en détournant son nez des relents nauséeux. Elle refuse ses propres relents.
Notre civilisation cultive ses démons lentement, mais vit dans l’immédiateté et la culture des apparences.
Nous voulons tout et tout de suite : cette exigence est devenue le moteur essentiel de la politique.
Il serait temps d’instituer une réelle « instruction civique » : l’art de devenir un citoyen responsable. Un citoyen responsable dont nous respecterions le « Libre-arbitre » en écartant tout formatage liberticide. Il faut se faire une raison : le temps des peuples-soumis-aux-consignes a vécu. Désormais les convictions sont individuelles. Après l’autodétermination des peuples éclot l’autodétermination des êtres. L’individu se libère de la masse servile. Mais en a-t-il les compétences ?
La Liberté a un prix.
Osons allez plus loin. Sommes-nous à même de distinguer le « bien » du « mal ». Sommes-nous à même de combattre nos propres démons si ces derniers servent nos « petits » intérêts et notre jouissance immédiate. Nous avons bouté hors de notre éducation tout éducation religieuse qui distinguait pour nous « le bien » du « mal ». Soit. Être laïque, c’est bien, très bien, à condition de ne pas user d’un discours de « ni, ni », sans savoir construire une morale, une éthique. Mais morale et éthique ont souvent, trop souvent un ennemi commun : la loi.
Il faudra qu’un jour la raison reconnaisse les raisons du cœur. Que la raison et le cœur s’unissent en une même force. C’est la condition du bonheur.
Il nous faut prendre conscience que la tâche est longue et difficile. Mais nous bâtissons le Monde de nos enfants. Notre bonheur est celui de bâtir, d’entreprendre sans-espoir-de-retour, ne prenant que le bonheur immédiat de celui qui agit.
Soyons Rebelles, certes, mais Bâtisseur !
éTienne Lallement
4 mai 2017
Sachons trouver de l’eau pure sur les feuilles les plus noires: elle s’y voit mieux que partout ailleurs.
Petit garçon que nous ne connaîtrons pas, tu a pris une place immense dans notre vie. Pas une journée sans penser à toi et déjà t’aimer.
Nous pressentions tes cris. Nous entendions déjà tes rires. Nous imaginions tes sourires…
Et puis, tout s’arrête. Tu t’arrêtes.
Huit mois au “chœur” de ta mère auront-ils été inutiles? Tant d’espoir en vain?
Qu’importe ce que tu aurais pu être, ce que tu aurais été. Mais si brève qu’aie été ton existence, tu nous donnes une formidable leçon de vie.
Qu’est-ce que la vie?
Un mystère insondable. Une aventure que nous croyons maîtriser, mais qui reste notre maître. Nous rêvons d’être et devenir, mais déjà le destin nous rattrape. “Nous ne savons ni le jour, ni l’heure”. L’égalité face à la vie n’est qu’utopie. Nous prenons le temps de vivre, mais de vivre comment? Nous voulons ignorer que nous ne sommes que feuilles en automne et que le moindre zéphyr nous arrachera de la branche. De l’arbre.
Alors, petit garçon, redis nous de ne pas gaspiller notre vie. Répète par ton silence que nous sommes fragiles et n’avons pas de temps à perdre. Ressasse à nos esprits que l’être doit effacer le paraître. Qu’être n’est pas avoir.
Nous avons été ce que tu fus. Nous serons ce que tu es désormais. Tous!
Imprime en qui sait lire, une leçon de vie.
Désormais, tu fais partie de nous. A défaut de te voir naître, néanmoins, nous apprendrons à te connaître. Tu existes et nous t’aimons.
Etienne Lallement – 13 décembre 2016
désormais ce “petit garçon” possède un nom : “LUCAS”