Musique solaire sous ciel de grisaille…

La mer Caraïbe joue des arpèges au raz des pieds du Petibonum amarré aux pieds de la Montagne Pelée.

Les ombres s’agitent, se courbent et se redressent, égrainent quelques notes sauvages d’« accordailles » et s’unissent au rythme de la vague nerveuse. Nous célébrons le mariage du ressac et des vibrations colophanées réunis par les souffles marins et la respiration de la flûte traversière.

Ciel gris. Mer grise.

Fi des silences feutrés des salles de concerts, le QCM jaillit de la vague, calme les éléments et éveille les mélomanes de la plage du Coin. Peu à peu le ciel s’enrosit , prémisse d’un embrasement qui ne viendra pas. Les rais solaires s’essoufflent par-dessus la grisaille duveteuse moutonnant sur nos têtes.

Le divin se résigne à plonger sans nous saluer et abandonne les planches à la Reine de la Nuit et son cortège hétéroclite : un tir du Canon de Pachelbel ouvre les festivités, Haendel pousse son Alléluia et Vivaldi célèbre le Printemps. Jean-Népomucène Hummel écarte, pour cette fois, sa trompette. A sa suite Jean-Sébastien Bach badine et gavotte. Le guadeloupéen Chevalier de Saint Georges métisse le concert. Mozart célèbre la nuit par une petite musique. Intégrale. La Flûte Enchantée nous permet de célébrer et la reine et la nuit…Au printemps de Vivaldi du début de soirée répond le « Summertime » de Gershwin. John William décline sa « Liste de Schindler ». Un Divertissement Espagnol ouvre la voie à Art Mengo qui laisse s’épancher la « Valse Triste » de Laurent Rocher…  Raphaël Rimbaud précède Piazzolla… Révérence !

Aux ultimes accords de Piazzolla, la mer se déhanche encore, tangue de plus belle puis se libère des notes et s’enfonce dans la nuit.

Le silence règne. Déjà !

Les oreilles comblées, les mandibules passent à l’attaque !

Une soirée de grâce !

Etienne Lallement – 19 septembre 2020 –

Concert du Quintette Classique de La Martinique sur la plage « du Coin »  au Restaurant « Le Petibonum » au Carbet – La Martinique

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